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Résumé : Akane est une jeune fille originaire d’une contrée reculée du japon médiéval. Un jour, elle rencontre un marchand d’armes blanches qui lui parle de l’art du chambara, le maniement du sabre japonais. Il l’invite à suivre les enseignements de son maître à lui, ce que Akane accepte. Elle part alors à la rencontre de ce vieux maître et suit assidûment sa formation. Jusqu’à ce qu’elle apprenne que ce maître cache de lourds secrets.
Akane et le dragon (Partie 1)
C’était une belle journée d’automne en cette année neuf-cent-soixante-quinze. Akane allait au marché, le visage souriant, bénissant le ciel de cette belle journée. D’étalage en étalage, elle faisait ses achats et discutait avec les marchands qu’elle avait l’habitude de faire travailler. Au moment de quitter le marché, elle remarqua un petit stand qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Il arborait de fières armes blanches, de grands couteaux, des épées, et des katanas.
Le marchand qui sortait de l’arrière-boutique le vit en train de scruter un katana.
– Pratiques-tu le chambara, jeune fille ?
– Non, répondit-elle, surprise par le marchand.
– Dans ma jeunesse, j’ai suivi la formation d’un grand maître du chambara, le maître Daichi. Il a toujours voyagé, voilà pourquoi je ne peux pas te dire où il se trouve aujourd’hui. Maintenant, je sens que tu as la carrure pour suivre une formation à cet art qui t’aiderait à devenir la meilleure version de toi-même. Il est en fin de vie, si tu veux suivre ses enseignements, le temps t’est compté.
Le marchand prit le katana, le passa à la ceinture d’Akane, fit un pas en arrière et dit :
– Il te va à merveille. Il est à toi, si tu me promets de rejoindre maître Daichi.
Akane accepta. Elle rentra chez elle, emporta la nourriture qu’elle avait achetée au marché, quelques boulettes de riz, de l’eau et de quoi faire du feu, et se mit en route, le katana toujours à la ceinture.
Après trois jours de marche, la nuit commençait à tomber. Elle sentit soudain la présence de quatre personnes autour d’elle. Elle continuait de marcher, mais l’une d’entre elles arriva à sa hauteur et la saisit au corps. Akane sentit la lame d’un poignard dans son dos.
– Que voulez-vous ? cria-t-elle.
– On sait que tu vas chercher maître Daichi, on a des espions partout ! Dis-nous où il est ! Ou on te tue…
– Mais je ne sais pas ! Et même si je le savais je ne vous dirais rien !
– Mais c’est qu’on a une coriace, mes amis ! répondit une autre voix rauque à droite d’Akane.
– Mais qui êtes-vous ? cria Akane.
– Ça ne te regarde pas ! Parle ! dit l’homme qui tenait la jeune fille, resserrant son étreinte.
Akane sentit la lame s’enfoncer dans son dos. Elle se demanda si c’était la fin. Elle ferma les yeux et, au bout d’une seconde, entendit un hurlement de loup. Au même moment, l’étreinte lâcha et les ravisseurs disparurent aussi vite qu’ils étaient arrivés. En ouvrant les yeux, elle vit un magnifique loup blanc, assis en face d’elle, le visage amical. D’abord apeurée, Akane s’approcha lentement, tendant la main droite, paume vers le haut en signe de paix. Arrivée tout près, le loup leva le museau et Akane posa doucement sa main dans le cou de l’animal. Après quelques secondes à se regarder dans les yeux, le loup se leva, et s’inclina. Faisant un signe de tête comme pour inviter Akane à monter sur son dos.
Akane chevaucha l’animal blanc qui fila par les plaines et les contrées pour l’emmener tout droit à la forêt de Saita. Arrivée dans la forêt, elle finit par trouver Daichi, grâce au flair de sa monture, qui sentait l’odeur du bœuf mariné. Il était assis là, devant sa tente, préparant son repas.
– Je vois que tu as fait la connaissance d’Eita. Quand j’ai senti l’aura d’un nouvel apprenti, j’ai envoyé sur-le-champ ma louve à la recherche de celui-ci. Je ne m’attendais pas à voir arriver une jeune fille et je remercie l’univers de l’honneur qu’il me fait. Je n’ai prévu de la nourriture que pour une personne. Tu devrais donc aller te chercher de la nourriture, la forêt regorge de victuailles pour qui sait bien chercher.
Akane, interloquée, choisit de ne pas relever l’aspect impromptu de cette rencontre. Elle comprit que la formation commençait ici. Elle s’exécuta alors et tenta de chasser. Sans succès. Elle s’assit parmi les feuilles, et ferma les yeux. Elle écoutait le bruissement du vent dans ses cheveux. Le discret bruit d’un cours d’eau non loin et la fraîcheur du crépuscule qui tombait. Elle sentit alors une odeur sucrée. Ouvrit les yeux, regarda derrière elle et, merveille… Un parterre de fraises des bois. Elle en ramassa un bol entier et retourna manger son repas sucré auprès de Daichi qui avait presque fini son bœuf mariné. Comme pour la récompenser, il tendit à Akane ce qui lui restait de viande.