Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.
Catégorie :
Biographies et Autobiographies
Auteur :
Résumé :
Un homme tente de soigner son addiction.
Note :
Journal d’un homme au bord du gouffre, dépressif, et alcoolique.
Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.
Journal aléatoire d’un alcoolique en sevrage
Jour n°118
Je plaisantais hier, je ne donne pas de codéine à Fout-Le-Camp. Il s’est vite rétabli, ce chien est fort, il l’a toujours été, en tout cas si on pouvait le comparer à moi, il est beaucoup plus apte à vivre en société que moi. Je ne suis pas armé, je ne l’ai jamais été. Voilà pourquoi le travail est impossible pour moi, enfin pas le travail en soi, mais les interactions qu’il suscite avec les autres humains. Je ne suis pas certain de faire totalement partie du genre humain. Je suis toujours à côté, eux, ils sont dans la vie, adaptés à tout, et résignés à ces formules qui m’indignent : il faut bien que ça aille, je n’ai pas le choix, je suis obligé… Et ainsi de suite jusqu’à ce que la mort survienne.
Je ne comprends pas, et je ne comprendrai sans doute jamais pourquoi cette société du 21ème siècle tente toujours de pommader, lisser, enfouir ce qui ne va pas, ce qui est trop violent, ce qui vous arrachent les tripes, et le cœur. Mais bon dieu, la tragédie, ça n’est pas pour les chiens que je sache ! Scratch !
On le sait quand même tous bien que cette histoire finit mal, que chacun d’entre-nous va finir par se scratcher la gueule, mais non, on continue, on s’aveugle d’écrans, et on devient les champions de l’instantané, sans fondement, sans racine, que diable où sont passés les garde-fous de cette société médiocre ?
Oui Fout-Le-Camp, ah mais tu vas beaucoup mieux, maintenant tu veux sortir, allez viens, on va buter un coup la morosité du moment par une belle balade à la fraîche. Tu ne boites même plus, viens par là toi, t’es merveilleux. Oui Reviens, je t’aime aussi. Oh merde vlà que Mimine est en chaleur, non non non tu restes là, ça ne va pas non de pencher tes fesses en arrière comme ça, arrête Mimine, on dirait la voisine !
Jour n°119
Ah écoute Mimine, ça suffit, je vais faire comme maman faisait avec mon hamster, lui mettre le cul dans l’eau. Enfin quand elle était de bonne humeur, ce qui était une denrée rare. De mon hamster Hugo, la plupart du temps elle s’en foutait. Mais je digresse encore, je ne suis pas là pour m’étendre sur les joies de mon enfance, et sur ma relation si particulière que j’entretenais avec mère. Ah oui je vous entends déjà, vous voulez savoir, eh ben niet. Je ne suis pas de ce genre-là, bon dieu de merde, mais allez consulter, moi j’ai déjà donné. Et je suis fatigué. D’ailleurs c’est bien simple, j’ai obtenu une pension, ce n’est pas pour rien tout de même. J’ai donné de ma personne pour en arriver là, merde !
Bon ah je crois que Mimine a compris, elle vient de se calmer, elle ronfle. C’est dingue comme tu ressembles à la voisine. En parlant d’elle, j’ai d’ailleurs une très bonne nouvelle, je l’ai entendue cette nuit déguerpir de l’escalier, et en entrouvrant légèrement la porte, elle portait des bagages. YES ! YES et YES ! Plus de Mylène ! Tout de même tu vas nous manquer !
Jour n°120
Comme je suis heureux, on a décidé les loulous et moi de se faire une petite balade en bicyclette. Mais comme à chaque fois que nous prenons de bonnes résolutions, elles finissent par tomber à l’eau. Il pleut. Je ferme les rideaux, j’ouvre la porte pour les besoins des chiens. Mimine me rejoint dans mon lit, je pars loin dans un ailleurs, aidé par ma fiancée codéine.
Je sombre dans un état proche du néant. J’y suis si bien que la seule idée de devoir sortir me donne la nausée. Mimine ronronne, elle a fini ses airs de salope, tant mieux, Fout-Le-Camp et moi, on ne la supportait plus. À présent vlà qu’elle fait ses airs de princesse, je l’aime bien mais qu’elle peut minauder.
Désolé les amis, je pars…