Du pain et des jeux (Partie 4)

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Catégorie : 

Science-fiction/Anticipation

Auteur : 

Chloé Garcia

Résumé :

Les lobbys militaires n’ont jamais été aussi puissants. Une émission de téléréalité met en avant leurs nouveaux produits : des équipes s’affrontent dans un environnement réel et combattent pour la victoire, contre des ennemis androïdes plus vrais que nature. Après l’une des épreuves, un problème inattendu survient. Le système ne semble pas sans tâches. Quels sombres mystères cache-t-il ?

Note :

Attention, il se peut que certaines scènes soient trop violentes pour les âmes sensibles.

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Du pain et des jeux (Partie 4)

**


— L’équipe du Casque Doré a encore remporté la victoire ! déclara un homme chauve au costard impeccable. Mais c’était moins une. Tous nos secrets auraient pu être dévoilés à la face du monde.
— En effet, répondit une jeune femme blonde aux lunettes rondes et à la blouse blanche. Leur chef se remet de son « traumatisme ». Il se réveille doucement. Nous lui avons expliqué que sa perte de conscience était due à une anomalie au niveau de son cœur, survenue alors qu’il fouillait les cadavres des enfants. Il nous a crus bien volontiers. Après tout, nous avons toujours pris soin de nos vedettes les plus sollicitées. Surveiller leurs signes vitaux fait partie de nos attributions.
— L’excuse de la crise cardiaque, donc. Excellent !
Les deux interlocuteurs se trouvaient derrière une vitre, par-delà laquelle ils avaient tout le loisir d’observer le réveil de l’agent redoutable. L’homme affaibli pensait se rétablir d’un malaise cardiaque alors qu’il avait été mis hors d’état de nuire, volontairement et à distance. Le soldat croyait tuer des machines intelligentes alors qu’il détruisait en fait de véritables vies humaines.
— Je vous remercie d’avoir agi aussi promptement, agent quarante-deux.
— C’est mon travail, monsieur, déclara posément la jeune femme avec professionnalisme, les mains derrière le dos et le regard froid.
— Avez-vous pu récupérer le document contrariant ?
La scientifique acquiesça et l’homme d’affaires la suivit jusqu’à une table sur laquelle avait été entreposée une feuille de journal toute chiffonnée. Cette dernière aurait causé leur perte à tous si son contenu avait été dévoilé à l’écran. Les titres de l’article, tous provocateurs et sanglants, appelaient la population à se mobiliser contre des envahisseurs provenant d’autres dimensions. Des ennemis qui détruisaient leurs villes sans raison et qui massacraient tout sur leur passage, femmes et enfants compris.
— Ces paysans du futur m’étonneront toujours, s’amusa l’homme d’une voix sinistre, après avoir balayé la chronique. Ils sont même revenus à l’âge du papier !
— Nous leur volons chaque jour leurs technologies et leurs principales sources d’énergie, monsieur. Ils n’ont plus rien pour…
— Oui, oui, je sais, la coupa-t-il. Peu m’importe. Votre œil de lynx nous a sauvés et je saurai vous récompenser. Brûlez-moi ça immédiatement, et qu’on me mène devant mes vainqueurs. J’ai des points à attribuer et une fête à célébrer !
L’agent quarante-deux sourit devant l’enthousiasme de son supérieur machiavélique. La jeune femme entreprit de positionner la pièce à conviction dans un étrange saladier blanc qu’elle referma à l’aide d’un couvercle transparent. La scientifique tripatouilla quelques instants une télécommande ; les bruits de pianotage rendirent fou son patron. L’homme au costard perdit patience et sortit de la pièce. L’agent quarante-deux attendit qu’il ait refermé la porte pour rouvrir sa machine à rayons solaires, de laquelle elle extirpa le papier abîmé.
Elle ne pouvait le détruire. Quelques-unes de ses connaissances sauraient quoi en faire : l’un de ses contacts en politique serait ravi de pouvoir détériorer l’image de ces jeux sanglants et décadents, voire même de les arrêter définitivement. Bien que le peuple ne connaisse pas la vérité sur l’origine faussement artificielle des ennemis, nombre d’entre eux abhorraient la violence gratuite tournée comme un jeu. L’agent quarante-deux en faisait partie.
Ce bout de papier lui avait donné une autre information, que l’homme au costard n’avait pas relevée et qu’elle ne comptait pas lui communiquer. Les populations du futur, que ses supérieurs agressaient sans cesse, avaient trouvé la solution à leurs problèmes et allaient bientôt riposter. Seuls les portails temporels transportant vers le futur existaient. Pourtant, cet autre monde, d’où provenait le journal, avait trouvé comment inverser la donne.
Le journal affichait la photo de l’inauguration du premier portail menant vers le passé. Si elle ne tentait rien, tout ce qu’elle connaissait périrait dans les flammes.


FIN

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