
Catégorie :
Fantastique/Merveilleux
Auteur :
Résumé :
Quand un chat fait un geste vers sa maîtresse…
Gestes félins (Partie 2)
– Je ne voulais pas te faire mal… je voulais juste te faire un petit cadeau.
Elle porta une main à son front, sentit un peu de sang, alors elle se leva.
– Miaou ! fit Morphée sur un ton désolé, et il s’installa dans le canapé, s’emballant dans sa queue.
Louise fila à la salle de bains, de plus en plus étonnée, et vit un tout petit coup de griffe, entre les deux yeux. Il y avait quelques gouttes de sang, presque rien, qu’elle essuya avec un gant de toilette.
– Ah, Morphée…
Une fois remise, elle retourna le caresser mais, à peine posa-t-elle la main sur son chat, que la petite voix retentit de nouveau dans sa tête :
– Louise, c’est Morphée… ou quel que soit le nom que tu me donnes. J’ai ouvert un canal en toi. Tu peux t’allonger, tu dormiras comme un chat.
Louise tripota sa petite blessure, de l’autre main.
– Oui, c’est ça. Fais-en bon usage, ma Louise.
Elle caressa le chat, et se rallongea pour s’endormir. Vingt minutes plus tard, elle était fraîche et dispose, et se demanda si elle n’avait pas rêvé, alors elle porta une main à son front, et sentit la blessure. Tout cela était fort étrange mais, pour l’instant, elle devait travailler, alors elle retourna à son bureau. Son fils avait su la rassurer, et la sieste lui avait fait du bien. Aussi put-elle travailler tout l’après-midi, bien concentrée, au moins jusqu’au retour de Pierre, peu avant cinq heures. Elle lui donna son goûter, et en profita pour en prendre un elle-même, tout étonnée d’avoir faim. À côté, Morphée grignota quelques croquettes, avant de cligner des yeux devant Pierre et sa maman.
– Oh Morphée, que tu es beau ! fit le petit garçon.
Louise crut percevoir un « merci » provenant du chat, et le regarda. Morphée cligna de nouveau des yeux, la regardant aussi. Elle ne résista pas, et alla lui faire une caresse. Il lui lécha la main, et la petite voix résonna encore une fois dans sa tête.
– Je t’aime, tu sais.
– Moi aussi, ne put s’empêcher de répondre Louise.
– Tu miaules, maman ?
Confuse, Louise évita le regard de son fils.
– On est tous gagas de ce chat…
– Bravo, tu parles bien chat, fit Morphée quant à lui, rien que pour sa maîtresse.
Louise cligna des yeux, et Morphée commença une toilette. Elle soupira, et termina son verre de jus de fruits. Pierre prenait son temps, pour manger son goûter. Il adorait les tartines de Nutella, et se faisait régulièrement des moustaches de chocolat, ce qui amusait toujours ses proches. Ça ne rata pas, et Louise se rassit pour approcher une serviette de son visage.
– Je vais le faire tout seul, maman, fit Pierre, et il attendit d’avoir fini, pour s’essuyer ses moustaches.
Sa maman était de plus en plus amusée, et se dit qu’étant petite, elle était comme ça aussi, gourmande et soucieuse de son image après un repas. Enfin, Pierre se leva, alors elle en fit autant, et :
– Tu as envie de jouer, vas-y. Tu feras tes devoirs avec tes sœurs.
– Oh ! Merci maman ! Mais comment as-tu deviné ?
Louise voulut se toucher les tempes, pour signifier que c’était son instinct maternel qui parlait, mais son doigt alla sur la petite blessure ouverte par le chat.
– Mais maman, qu’est-ce que tu as, là ? s’aperçut Pierre.
– Oh, ce n’est rien, un faux mouvement de Morphée, sans doute…
– Mais c’est un coup de griffe ! Et ça ne te fait pas mal ?
– Non, pas du tout, et Louise se tourna vers le chat, toujours occupé à se laver.
– Hein, quoi ? fit-il, soudain distrait, et Louise éclata de rire.
À vrai dire, Pierre rit aussi. L’attitude de Morphée était sans équivoque, n’importe qui aurait pu comprendre ce qu’il voulait dire. Très sûr de lui, il reprit sa toilette avec méthode. Alors ses humains filèrent, l’un dans sa chambre, l’autre dans son bureau. Les filles rentraient en général ensemble, vers six heures. Les deux sœurs étaient proches l’une de l’autre, et Ambre regrettait de ne plus voir Jade, maintenant qu’elle était au lycée. Comme Louise s’y attendait, ses filles rentrèrent à l’heure habituelle. Et elles riaient, parlaient beaucoup et fort, comme de vraies petites Espagnoles. Louise perçut leur bonheur, et fut surprise d’en être capable, tout à coup. La vision était presque nette, dans son esprit. Cette fois, sa journée de travail était terminée. La course du midi n’avait plus lieu d’être, et Morphée les rejoignit dans la salle à manger. Dans le canapé, des tartines à la main, les filles riaient toujours. Pierre regardait ses sœurs, sans comprendre. Louise servit encore du jus de fruits, et les fit parler de l’école, pas uniquement des cours et des notes. Le professeur de physique du lycée d’Ambre en prit pour son grade, et elle-même rit beaucoup. La physique n’était pas leur partie forte…