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Quand un chat fait un geste vers sa maîtresse…
Gestes félins (Partie 3)
– Je préfère les SVT, comme papa ! déclara Ambre. Moi aussi, je serai dans la santé !
– Mais pas chirurgien, pour pouvoir m’occuper de mes enfants. En fait, je ne sais pas, ajouta Jade en regardant sa mère. Grâce à toi, je suis bonne en espagnol… Au fait, tu pourras m’aider, maman ? Pour mes verbes irréguliers…
Cela fit sourire Louise. Finalement, elle les avait réussis, ses enfants… Mais elle ressentait quelque chose de bizarre, de nouveau. Tout à coup, elle avait l’impression de lire dans leurs pensées, comme dans un livre, comme jamais auparavant. Elle les aida dans leurs devoirs, allant au-devant de leurs difficultés. Elle en parla à son mari, le soir au lit.
– C’est très bizarre, conclut-elle.
– Oui, mais dis-moi ma chérie, que t’est-il arrivé, au front ? On dirait presque que tu as un troisième œil…
– J’ai fait une sieste avec Morphée, il a dû avoir un geste inconsidéré…
– Tu devrais lui couper les griffes.
– Non, plutôt toi.
– Miaou ?
– Morphée ! s’exclama Thibault. Tu es un beau filou, mon chat !
– Il n’a peut-être pas envie qu’on lui coupe les griffes… Et puis bon, ce n’est pas bien grave…
– Méfie-toi quand même. Toi et Pierre en êtes très proches…
– Bon, mais je te laisse lui couper les griffes. C’est toi l’homme de l’art, avec tes mains de chirurgien… Tu sais, ça ne me fait pas mal. Mais pas du tout.
– Je verrai ça dimanche. Mais ça confirme ce que je pensais : tu es vraiment une perle…
– Et Morphée, alors ?
– Je ne crois que ce que je vois, ma chérie. Tu as toujours eu des gestes félins, c’est d’ailleurs ce qui me plaît chez toi. Une vraie mère chatte ! Ne t’inquiète pas.
– Je ne suis pas inquiète, je m’interroge.
– Ça ne fait rien. Dors bien… ma petite chatte.
Peu après, tous deux dormaient, et le chat était resté avec eux. Il se réinstalla dans le giron de sa maîtresse, et s’endormit à son tour.
La journée du lendemain amena de nouveau son lot de surprises, pour Louise. Dès le réveil, elle s’étira tel un chat, encore plus que d’habitude, ce qui étonna son mari.
– Tu as le même air que Morphée quand il se réveille…
– Ah ?
Louise bailla sans retenue.
– C’est curieux, reprit Thibault, j’ai rêvé de chats…
– Et moi, d’un grand jardin, comme un coin de paradis, où je courais ou montais aux arbres… J’admirais les oiseaux…
– Alors c’était un beau rêve.
– Oui. Et toi ?
– Aussi. Je somnolais avec Morphée et ses copains, il y avait un beau chat noir… magnétique, très attirant.
Ils se regardèrent en souriant.
– Si je ne devais pas partir au travail, je…
– Demain, mon chéri.
– Mais je serai d’astreinte… Un baiser, au moins !
Louise se laissa faire.
– Tu es de plus en plus féline, fit Thibault en se levant.
Louise sourit, se leva à son tour. Cette fois-là, sans bien s’en rendre compte, elle mit plus de lait dans son café que d’habitude. Et dès le petit-déjeuner, elle devinait, ressentait les besoins de sa petite famille. Tous étaient étonnés, elle la première.
Pierre partit le premier, seul comme un grand, pour la plus grande fierté de son père qui, lui, partit le dernier.
– Tu es moins fatiguée qu’hier, on dirait.
– Oui, j’ai eu un sommeil réparateur.
– Tant mieux. À ce soir, ma petite chatte.
– À ce soir, mon Titi.
– Comme Titi et ‘Ros minet ! s’esclaffa Thibault, ce qui fit sourire Louise.
Quand tout le monde fut parti, elle alla cajoler Morphée, qui ne demandait pas mieux.
– Tu verras, ce sera une belle journée, dit la petite voix de la veille à Louise. Ça va aller tout seul.
– Mais Morphée, que se passe-t-il ?
– Je t’ai fait un cadeau, fais-en bon usage. Tu parles de mieux en mieux chat.
Louise caressa Morphée, pensive.
– Un cadeau… mais je ne sais pas très bien ce que tu m’as offert.
– Des caractéristiques félines. Je ne t’en dis pas plus.
– Mais je suis humaine ! Non Morphée, je ne comprends pas.
– Laisse-toi faire. Regarde-moi.