Il était temps que nous nous rencontrions

Catégorie :

Aventure/Action

Auteur :

Full Time Me

Résumé :

Deux agents secrets confrontés à leurs désirs dans une scène tarantinesque.

Il était temps que nous nous rencontrions

— Il était temps que nous nous rencontrions, miss, commença-t-il doucement.
— Je pense que la chance n’a pas joué en notre faveur. Elle écarta les lèvres et prit une inspiration, mais se ravisa.
— Ne restons pas au milieu, nous risquerions de nous faire toucher, continua-t-il simplement.
Ils se déplacèrent vers la porte, mais celle-ci était bloquée par des débris, sûrement des morceaux du toit qui avaient dû tomber avec l’explosion.
— J’ai l’impression de vous avoir déjà vue. Rome, été deux mille dix-sept ? questionna-t-il, l’air visiblement intrigué.
— Si vous parlez de la fois où je vous ai envoyé dans la fontaine, alors il me semble que oui.

Son visage s’était un peu plus illuminé, elle avait presque commencé à sourire.
— Ne confondez pas mon acte de galanterie avec de la faiblesse, miss. Je vous ai laissé passer car vous sembliez plus pressée que moi, voilà tout. Son visage à lui indiquait un sourire cette fois un peu plus crispé, comme forcé.
— Ne revenons pas sur le passé, mister. Par tout hasard, auriez-vous glissé des explosifs à l’étage avant de vous faire attraper ?
— Oh, je vois que vous avez remarqué !

Il était redevenu guilleret.

— Oui, j’en ai mis quelques-uns. Et vous, n’auriez-vous pas par hasard dupé les autorités en vous faisant passer pour une invitée ?
— Vous êtes perspicace, je vous l’accorde. Avant d’aller plus loin dans cette conversation, essayons de sortir de cette pièce.
— Je suis d’accord, les échos des balles sur les murs me cassent les oreilles. Oh, faites attention, une grenade à vos pieds, miss.
— Tiens, encore une. Voyez-vous, si elle devait exploser ici, elle me broierait les jambes, sans pour autant me tuer.
— Il serait dommage d’abîmer de si jolies jambes. Votre robe, c’est du satin ?
— Oui, une robe rouge se doit d’être en satin. C’est plus agréable pour la peau.
— Mais le satin est fragile.
— Seulement si on n’en prend pas soin, c’est comme pour nous, les femmes.
— Je n’ai jamais dit que vous étiez fragile.
— Nous ne le sommes pas, en effet, mais si vous ne prenez pas soin de nous, nous vous fragiliserons.
— Vous me feriez presque peur, si vous n’étiez pas aussi belle.
— Arrêtez vos flatteries, elles ne vous mèneront nulle part.
— Dans ce cas, cessez d’être aussi belle à mes yeux, et peut-être pourrais-je me concentrer pour éviter les balles.
— Voilà encore une chose bien typique des hommes, incapables de faire deux actions en même temps.
— Vous ne connaissez pas tout de moi, attendez de me voir en pleine action, vous ne serez pas déçue.
— Cela reste à voir. Derrière vous, passez-moi son arme je vous prie.
Dans un geste sans défaut, il assomma l’homme masqué derrière lui et lui prit son arme à feu des mains avant qu’il ne tombe au sol.
— Toujours aussi habile de vos mains, mister.
— Comme je vous le disais, attendez de me connaître un peu mieux, miss.
— Si la situation n’était pas aussi tendue entre nos pays respectifs, peut-être aurais-je pu envisager la chose.
— Il n’est jamais trop tard pour essayer d’arranger les choses.
— Allez donc dire cela à mes supérieurs, mister. Je ne suis pas sûre qu’ils apprécient.
— Parlons plutôt de vous, est-ce là un roux naturel ?
— Si je vous dévoile des informations, vous devrez en faire de même.
— Si deux espions commencent à s’échanger des informations, le monde va tourner à l’envers.
— J’ai une cible à abattre, après je serais toute à vous. Elle hésita puis continua. Oui, mon roux est naturel.
— Assorti au vert de vos yeux.
— Oh fermez-la et baissez-vous.
Elle posa sa main délicatement sur la chevelure de l’homme penché devant elle, et prit appui pour sauter par-dessus et asséner un coup de pied fatal à l’assaillant en face d’elle. En se redressant, il lui attrapa les mains, et ainsi agrippés, ils tournèrent sur eux-mêmes. Ils ne se quittaient pas des yeux, car ils le savaient tous les deux, si un lâchait, l’autre pouvait le tuer. Ils étaient des espions de deux nations en guerre, après tout. Dans leur regard se glissait cependant une nuance de rouge, une passion interdite naissante. Ils ne pouvaient que tenter de la refouler, mais sans y parvenir. Après quelques secondes sérieusement maladives, les assaillants avaient péri, et nos deux espions se retrouvèrent l’un contre l’autre, rapprochés par le feu de l’action.
— Miss, vous me semblez fatiguée de ces efforts, pourquoi n’iriez-vous pas vous reposer le temps que je finisse de faire le ménage ici ?
— Allez-vous me considérer comme faible encore longtemps, mister ? Vous plutôt, allez vous reposer, je peux finir les étages supérieurs seule.
— J’apprécie la proposition, mais je n’ai malheureusement pas le droit de vous laisser seule, vous pourriez vous faire mal.
— Parlez-moi encore une fois de cette manière et je…
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase. Il s’était approché d’un geste félin, et avait glissé ses lèvres sur les siennes. Leurs corps frissonnaient de plaisir, tandis que les hommes masqués déboulaient dans la pièce par dizaines. Aucun regard, aucune parole. Seul le baiser tendre de deux âmes perdues au milieu de la guerre.

FIN

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s