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Comment se rejoindre, par-delà les rêves ?
Instants d’éternité (Partie 4)
– Pour l’instant, visons Montpellier, fit Kalamos, revenant aux contingences.
– Oui…
– Comment s’appelle ta marraine ?
– Claudine. Claudine Ramirez.
– Elle t’appellera. Je me charge de Cécile.
– Oh, merci !
Kalamos tint parole, et Olivier se souvenait très bien de ses rêves. Trois jours plus tard, sa marraine l’appelait, insistant pour qu’il vienne à l’Ascension.
– En plus, comme je suis thérapeute… je pourrai m’occuper de toi. Tes parents sont trop obtus pour comprendre ce que tu vis. Nous pourrons en parler.
– Super !
De son côté, Cécile n’avait pas grand-monde à qui parler de ce genre d’aventures. Mais Kalamos lui dit que voir ses amies à Montpellier lui ferait du bien, insinuant qu’elle aurait de belles surprises. Elle refusa donc l’invitation de ses parents pour l’Ascension, arguant qu’elle n’avait pas vu ses amies Léonore et Marina depuis bien plus longtemps qu’eux, que cela lui changerait les idées. En réalité, Kalamos ne lui avait pas dit la vraie raison pour laquelle elle devait aller là-bas, pour s’assurer que les deux amants seraient réellement attirés l’un par l’autre. Autant il jouait franc-jeu avec Olivier, autant il ménageait Cécile, ayant pris connaissance de son histoire, son petit Bastien mort à cinq ans dans un accident de la circulation, larguée ensuite par le père de l’enfant, la dépression qui s’était ensuivie. Kalamos voulait être sûr que cela marcherait, instruit par Morphée et par l’expérience.
Ainsi, Olivier parla de son expérience onirique avec sa marraine, sourire aux lèvres. Celle-ci le voyait se réjouir, le soignait avec sa bonne cuisine, avait toujours le mot pour rire. Elle-même était veuve, avait des enfants de l’âge de son filleul, mais ceux-ci ne devaient venir que le samedi, Olivier repartant dès le dimanche. En les attendant, Claudine décida de provoquer la rencontre. Elle habitait dans le centre de Montpellier, ville qu’Olivier redécouvrait, si belle au printemps ! Sur une place, il avisa trois filles qui discutaient, riaient, et il pila d’un coup, reconnaissant les cheveux rouges de Cécile.
– Claudine ! C’est elle ! Elle est là ! s’exclama-t-il, et la jeune femme se tourna vers lui, l’entendant, devenant aussi rouge que sa chevelure en le reconnaissant.
Tous deux se regardèrent.
– Tu… tu es Cécile ?
– Oui, Olivier. Oh… tu… tu es encore plus beau que dans mon rêve…
Il tendit timidement les bras. Les trois autres femmes souriaient en les regardant, et Marina, une petite brune pétillante, comprit et poussa son amie dans les bras d’Olivier.
– Vas-y ! Tu en rêves !
Et Olivier serra Cécile dans ses bras, pour de bon. Tout d’un coup, ils étaient hors du temps, hors de l’espace, savaient qu’ils ne se quitteraient plus. Où iraient-ils, ils ne le savaient pas, et voulurent croire qu’ils avaient l’éternité pour eux.
– C’est très beau, Natura, dit Morphée en avisant une peinture signée Cécile L. J’aime beaucoup cet instant d’éternité.
– Oui, Cécile l’a bien saisi. Sont-ils heureux, tous les deux ?
– Sûrement, fit Morphée en souriant.
Le tableau représentait un couple vu de dos, devant la nuit, main dans la main. La femme avait les cheveux rouges, et l’homme, un bouquet de roses dans l’autre main.
FIN