Catégorie : Poésie
Auteur : Esope
Résumé : Avoir vingt ans le plus longtemps possible.
Note : BORDEAUX 01.01.2018
J’ai juste vingt ans
J’ai juste vingt ans
Mes années devraient-elles s’en vanter ?
Je n’ai encore rien inventé
si ce n’est des rêves de vantard
Un peu triste d’avant-hier,
retiens la lumière dans le noir
Réchauffé par une brise de vent tiède,
je me tiens devant toi
Pas le temps d’repartir
Verre à pied ; repas tendre
Alors j’ajuste le vin d’table
Car j’ai juste vingt ans
Je me tais quand on parle
la bouche pleine, de raisons
Car on t’a laissée seule
pour compter les saisons
J’n’ai jamais contrôlé ces heures
ni mes gestes de vandale
Alors l’horloge devient tard,
car j’ai juste vingt ans
Deviens tant sûr de moi,
mes peurs sont-elles en vie ?
Le sourire est aux lèvres
ce que les tiennes sont à l’envie
S’étalant vite par terre,
un partage épuisant
Défiant les lois des plus sages,
les interdits des puissants
Et puis sans m’en rendre compte,
mon instinct à l’instant :
« Que devient-on ? »
Car j’ai juste vingt ans
Paraît qu’les parenthèses
viennent enfermer les mots
Alors parlons en silence,
en Enfer il fait beau
Le fer peut faiblir
si le feu en chante l’envie,
couvrant le bruit du réveil
qui a tué la nuit
J’ai juste vingt ans,
je suis ce rire dans vos têtes
Riche d’aventures
mais tellement pauvre d’inventaires
J’ai juste vingt ans,
d’avenir, je suppose
Le feu qui me brûle
est le même qui me chauffe
J’ai juste vingt ans,
malhabile et pourtant
on n’attrape pas la vie
avec des mains qui tremblent
Mais si la mort est certaine,
quel avenir pour les hommes ?
Un anneau pour les uns,
la solitude pour les autres
Et souvent les autres,
ils parlent d’antan
De vagues souvenirs,
ils se sont noyés dedans
Ils ont cette montre au poignet
qu’ils oublient et qui gêne
Qu’on aimerait dérégler,
pour charmer Big Ben
Ils penchent dans l’oubli,
Ils ont le dos qui flanche
Entre deux rires,
Trois potes puis entre quatre planches
Et pourtant,
ils ne sont ni vieux ni fous
Ils avaient juste vingt ans
depuis plus longtemps que nous
J’ai juste vingt ans
Mes années devraient-elles s’en vanter ?
Je n’ai encore rien inventé
si ce n’est des rêves de vantard
Un peu triste d’avant-hier,
ce jeu s’appelle l’ennui
Et tout ça se répète,
Dieu a samplé la vie