Journal aléatoire d’un alcoolique en sevrage (Parties 151, 152, 153)

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Journal aléatoire d'un alcoolique...

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Catégorie : 

Biographies et Autobiographies

Auteur : 

Lafaille

Résumé :

Un homme tente de soigner son addiction.

Note :

Journal d’un homme au bord du gouffre, dépressif, et alcoolique.    

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Journal aléatoire d’un alcoolique en sevrage

Jour n°151

Rasé, propre, j’ai cherché des fringues mettables, rien. Cela fait trop longtemps que je ne suis plus en phase avec le modèle masculin en vogue. Je ne suis pas certain d’avoir été in un jour. Je suis un loser, certaines femmes aiment mais c’est souvent des boulets, des alcooliques de compétition, des droguées. Le pire, c’est qu’elles cherchent le sauveur. Je ne suis pas un sauveur. Je ne suis pas un protecteur, pas assez pour les femmes.
D’abord, je n’ai pas de situation, on dit que je suis un peu fou, beaucoup, à la folie, voilà je divague. Un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout. Pour cette raison, et depuis le diagnostic posé par ma psychiatre, je reçois un petit salaire mensuel. En contrepartie, je ne dois rien, je dois juste être invisible, et fermer mon clapet. Au début, j’ai trouvé cet exercice difficile, mais comme le travail me repoussait, et inversement, j’ai réussi à ne pas trop déborder du vase et sortir des clous en société. J’ai tout bonnement arrêté de me rendre dans les lieux publics, d’une pour ne pas être tenté par les joies de l’alcool, de deux, pour éviter les esclandres.

Mais je digresse encore, mon cerveau est comme une toile d’araignée, sauf que cette toile est restée vide, et vierge. Du coup, j’ai toujours soif. Pour une fois que je ne parle pas d’alcool, stop arrêtez, vous m’agacez. J’ai soif, j’ai soif, et je suis un enfant merde !

Jour n°152

Catastrophe ! Je suis une catastrophe, une aberration de plus de l’espèce humaine en sursis. Pas étonnant que les femmes ne veulent pas de moi. Figurez-vous que je m’y suis pointé chez la voisine, et quelle erreur. Erreur monumentale digne du puceau militaire de carrière sortant de trois ans d’abstinence, sans loi et sans reproche au front sauf lorsqu’il s’agit de rentrer au bercail pour retourner bobonne dans tous ses états. Putain, quel con ! Je me suis ramené chez la voisine avec un saucisson et une bouteille de bière sans alcool. La classe internationale le voisin. Mais ce n’est pas tout, je n’ai tellement plus l’habitude de voir du monde qu’au bout d’une heure à peine, j’ai vomi, littéralement dégueulé sur son tapis de très belle manufacture disait cinq minutes auparavant, mon interlocutrice, très charmante, au demeurant. Foutu.

Pendant dix minutes cette dénommée Charlotte, la cinquantaine bien trempée, et un bow-window renversant (impossible de la regarder dans les yeux) me félicitait quant à ma force de caractère. Ben voilà il est beau son homme. Voyez-vous ça comme il répond aux dames. La honte. Et ces putains de rayons qui m’aveuglent.

Enfin, vous voilà vous, putain on ne peut même plus compter sur les clébards…

Jour n°153

Je m’en veux, je m’en veux terriblement. Je suis un con. Un con fini. Je suis fini. J’ai bien vu dans le regard de Charlotte que son admiration masquait une intime gêne face à l’individu que je représente : une espèce en voie d’extinction, un loup des terres, qui se cache dans son trente-cinq mètres carrés, quarante peut-être, pour éviter de se noyer dans cette lamentable foule de travailleurs acharnés.

Évidemment Charlotte ne travaille pas, elle n’a pas besoin, elle vit aux crochets de son mari. En échange, son mari peut errer de maîtresse en maîtresse, organiser des parties fines, se faire la belle lorsqu’il le désire sans besoin de rendre des comptes à son retour. Baisent-ils encore ensemble ? Peu importe, ils s’arrangent de leurs petites affaires comme bon leur semble. Mais moi ? Qu’est-ce que je fous dans cette affaire ? Voilà t’y pas que Charlotte veut se taper un plouc. Et comme vous l’aurez deviné le plouc de service c’est bibi. Enfin Charlotte elle voulait bien se taper un plouc mais pas un qui gerbe à la première occasion.

Putain encore ce soleil il me fait chier, ce n’est pas le moment de m’emmerder avec tes rayons, connard ! Il fait tout pour me culpabiliser ce con. Et le pire c’est que les clébards sont de mèche avec lui.

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