Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.
Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.
Catégorie : Biographies et Autobiographies
Auteur : Lafaille
Résumé : Un homme tente de soigner son addiction.
Journal aléatoire d’un alcoolique en sevrage
Jour n°70
J’ai une impression de bon débarras, elle a foutu le camp la voisine, elle est partie aujourd’hui et m’a laissé ce doux souvenir de cette odeur féminine au bout des doigts.
Non mais je n’en reviens pas, agréable, c’est une blague !
J’ai le don de me mettre dans des situations que je regrette à l’instant même où j’agis. Je ne suis pas un acteur, non pas du tout, même pas un bon spectateur, je suis difficile en matière de scènes. Et je vous vois venir, je ne parle pas de sexe, c’est fou comme en ce monde on rapporte tout au sexe ou à l’argent, à croire que les deux procurent la même sorte de jouissance, cette fausse puissance qui rend les gens complètement abrutis.
Cette nuit, je vais dormir tranquillement, je le sens, le fondement me fout la paix, il était temps. Un rayon de soleil souligne mon début de calvitie, j’en suis ravi, je ne vais tout de même pas répondre aux critères de beauté, ça serait trop simple. Et trop prévisible aussi.
Tiens, la revoilà, je l’entends avec sa foutue Mylène, et voici qu’elle va me retaper le cerveau. C’est malin, maintenant que j’ai couché avec elle, je me sens redevable et je ne vais plus jamais oser lui demander quelque chose, putain ça fout les boules.
Profitons de ce moment de répit pour sortir, ben ils sont passés où ?
Jour n°71
Fout-Le-Camp et Reviens, vous voilà, je vous ai cherchés toute la nuit, vous étiez où nom de Dieu ? Vous en faites faire du mouron à votre père. C’est pas bon pour son petit cœur.
Bon on oublie cette nuit, papa va mieux, on va se faire une grande balade.
Venez, ben vous ne voulez pas, qu’est-ce que vous avez ? C’est bien la première fois que je vois ça.
On sonna à la porte, c’était la voisine. Je lui ouvris, il fallait percer ce mystère.
– Bonjour, je viens juste te dire que tes clébards sont venus chez moi toute la nuit, je les ai aussi promenés, je suis insomniaque.
– Ah ben je me demandais justement, bon ben merci.
Je voulais en finir au plus vite avec elle, fermant la porte sur un « bonne journée », mais elle retint la porte.
– Je n’ai pas le droit à un bisou ?
Putain, quelle poisse ! Vous m’emmerdez les toutous, regardez ce que papa doit faire pour avoir la paix.
Et pas éternellement, c’est certain elle va rentrer chez elle, elle va prendre un bain, et je vais devoir me fader Mylène, je vous jure, j’ai envie de dégager de là vous avez pas idée.
Dire que c’est la journée des Droits des femmes, eh ben je peux vous dire, qu’elles m’emmerderont toujours celles-là, leur envie de baiser quand ça ne les lâche pas, c’est fou comme ça peut les rendre insupportables. Et laides. Les hormones féminines me donnent la nausée. Je crois que je vais bientôt me faire pédé.
Non, malheureusement, ça n’a jamais été mon truc. J’ai essayé, il y a longtemps, un ami était amoureux de moi au lycée, et j’ai craqué, il me faisait de la peine. N’en parlons plus, aujourd’hui de toute façon, il est mort.
Les femmes ! Je ne peux pas m’en passer, et je suis contraint d’avouer que je les aime. Mal. Mais je les aime. Elles ne me facilitent pas la tâche faut dire. Je suis toujours le pauvre couillon largué au final, ou/et cocu. J’ai sûrement la tête de l’emploi.
Tout ça pour dire qu’en cette journée dédiée aux droits des femmes, je ne peux m’empêcher de penser que nombre d’entre elles veulent ce que veulent les hommes de pouvoir. Mais où va-t-on si les femmes s’y mettent aussi ? Je comprends la revendication de salaire, l’égalité des tâches quotidiennes, mais ce besoin de domination sur l’autre, de rouler en BMW, ça je ne comprends pas. Je veux bien moi l’égalité, mais si les féministes et les véganes en rut ont pour seul but de vouloir répandre les mêmes défauts que les hommes, je n’y suis pas. À quoi bon être égal de l’autre sexe dans le pire de ses démonstrations ? Pourquoi de telles revendications ? Moi qui passe pour le misogyne de service, je me permets de vous dire mesdames, que vous êtes supérieures en tout, ne passez pas à côté, je ne vais pas le répéter.
La volonté de pouvoir et de domination féminine, n’est-ce pas une vengeance sociologiquement explicable ? En même temps, je ne suis pas certain que ça tienne la route, qu’en serait-il des esclaves, des indiens, des homosexuels et juifs pendant la seconde guerre mondiale ? J’en passe et des meilleurs.
Et les poils ? Oui vous pouvez laisser vos poils pousser, mais c’est la même chose que le pouvoir, vous prenez ce qu’il y a de pire dans l’homme et vous vous l’attribuez, drôle de révolution.
C’est fini, j’arrête, ça me fatigue trop. Un baiser pour madame, et je repars me faire une petite beauté pour l’occasion de cette belle journée ensoleillée.
Jour n°72
Le baiser de Madame se transforma vite en partie de jambes en l’air, je ne peux résister, j’ai un faible pour la gente féminine. Mais c’est ma voisine, merde. C’est ma voisine, et elle écoute Mylène Farmer. Non, je ne vais pas en faire un drame, mais cette manière qu’elle a de me prendre dans sa toile commence à bien faire. Malgré les apparences, je suis bien élevé. Mais tout de même, ça fait deux fois qu’on couche ensemble. Ça devient une habitude, ça ne sent pas bon. Pire, les chiens l’adorent. Je suis dans de beaux draps.
Malgré ce petit écart de conduite qui réveilla mon fondement dans d’atroces douleurs, je réussis à passer la porte d’entrée, et à sortir Fout-Le-Camp et Reviens. De la codéine et c’est reparti pour un tour. Ah, elle m’a eu, je me lève maintenant avec un de ces mal de tête, trop de codéine dans le corps ou déjà en manque peut-être. Saloperie. La médecine ne pourrait pas faire de petits écarts des fois pour éviter ce genre de trucs, vous savez Docteur il y a Madame Marie-Jeanne, et je n’ai jamais été accro, aucun problème avec les cannabinoïdes, contrairement à l’alcool.
Que d’hypocrisie à ce sujet, ça en devient lassant à la fin. Ne me dites pas que les petits et les grands pouvoirs de ce monde ne trempent pas dans la poudre blanche, c’est une blague. Même dans la drogue, un fossé de la taille d’un canyon se creuse entre les pauvres et les riches. La délinquance est admise, si toutefois elle porte chemises blanches et cravates.
Et on nous demande de voter, blague !
Allez Fout-Le-Camp, viens, on t’attend Reviens et moi. Ah te voilà mon vieux, oh là, t’as du mal aujourd’hui, t’as mal dormi ? Elle te manque la voisine ? Chien fidèle, non mais tu ne vas pas me la faire, papa va très bien.