Journal aléatoire d’un alcoolique en sevrage (Parties 88, 89, 90)

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Journal aléatoire d'un alcoolique...

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Catégorie : 

Biographies et Autobiographies

Auteur : 

Lafaille

Résumé : Un homme tente de soigner son addiction.

Note : Journal d’un homme au bord du gouffre, dépressif, et alcoolique.    

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Journal aléatoire d’un alcoolique en sevrage 

Jour n°88

Le jour J est arrivé je dois me rendre au bureau de la commission départementale des handicapés et leur faire le coup du fondement, et de la paranoïa du vieil alcoolique sans quoi ma pension me passera sous le nez. Pour le coup, je me retrouverais dans une belle merde, c’est moi qui vous le dis.
Je vais m’en sortir, je vais m’en sortir, je vais m’en sortir. J’avais beau me le répéter, ça n’empêchait pas cette foutue anxiété de me tordre le fondement, et le cerveau ramolli par la codéine, je repris un comprimé, tant pis le comité me verrait défoncé, pour ce que ça changeait, un handicapé défoncé ou non, la différence serait minime.

La décision de ces gratte-papiers ne tenait bien souvent qu’à un fil, et j’étais le funambule sur ce fil tendu entre deux gratte-ciel imaginaires, touchant les étoiles et attrapant le ciel dans un murmure d’hélicoptères vrombissants. Et c’est reparti pour la walkyrie.

Foutu film. Foutue guerre.

Je vais m’en sortir je vais m’en sortir je vais m’en sortir je vais m’en sortir. Putain de merde, venez Fout-Le-Camp, Reviens, on va prendre l’air avant le verdict, papa a besoin de vous. Vous êtes où bon sang ? Tiens te voilà toi Mimine, elle est où ta copine ? Et Fout-Le-Camp il est où ce pauv’ vieux ? Vous faites bande à part ?
Ah vous voilà, ben t’es beau toi Reviens, avec ta truffe pleine de thon, j’ai compris maintenant pourquoi tu squattais Mimine, eh ben elle est belle l’amitié entre chienne et chatte, ah j’vous jure, me faites plus ce coup-là, je peux compter sur qui sinon moi ? Je n’ai que vous ! Viens mon vieux chien, toi au moins tu ne me fais pas des infidélités.

Allons-y allons sentir l’odeur du bitume, du stress, et des embouteillages, non non et non, on va se faire une petite virée près du lac, papa a besoin de grand air. Et vous aussi d’ailleurs, vous avez une drôle de mine.

Oh putain ça me reprend, marre de ce trou du cul, il va me lâcher quand, impossible de bien vivre avec un corps en lambeaux, je suis une loque, un rescapé. Arrête de déprimer, tu viens de passer une merveilleuse nuit avec ta chère voisine, crache le morceau, et déglingue ce foutu comité, avec leurs gueules de blancs becs accrochés à leur stylo comme à leur vie, des empâtés de l’administration, il y en a plein les bureaux, c’est tout de même pas eux qui vont te faire peur. En route !

Jour 89

Et voilà, ce n’était pas si compliqué, j’ai vomi sur le tapis, me suis évanoui devant cette rousse à faire pâlir toutes les vierges narcissiques de ce monde tant sa beauté immaculée réveillerait les morts, j’ai craché les nuits codéinées, j’ai pété mon œuf, et le jury s’est prononcé : oui nous disons oui au maintien de votre pension. Ouf, j’étais sauvé.

Hier, j’ai oublié le lac, et Fout-Le-Camp s’est barré, je ne vous raconte pas l’angoisse, j’étais terrifié à l’idée de l’avoir perdu.

Et ce foutu chien est réapparu babines en cœur devant la porte d’entrée de l’administration. Comment savait-il ? Un génie ce chien. Et moi qui n’arrêtais pas de jurer en son nom. Il est comme moi Fout-Le-Camp, il est angoissé, il n’a pas pu supporter mon état d’angoisse avant le verdict, il a préféré se barrer, aller voir ailleurs pour tenter de mieux respirer. Un angoissé je vous le dis, on ne fait pas mieux comme chien, il sent tout.

Pour la peine les loulous, aujourd’hui je vous emmène faire une grande balade au lac. Je n’ai plus mal, et la voisine recommence à me faire chier avec sa musique à la con.
Ce n’est pas parce que je l’ai baisée qu’elle doit tout se permettre.
Hop, on y va, ah ben pas besoin de vous le dire deux fois, vous êtes déjà là, sacrés chiens, vous m’épatez !

Jour 90

Dormi, j’ai dormi, et j’ai cette envie irrépressible de le crier sur les toits. J’ai reçu ma pension comme prévu, la voisine est venue cette nuit dans le seul but de me tirer sur le haricot, je l’ai rabrouée déclarant que je n’étais pas son objet sexuel. Mais elle s’est mise à pleurer, et on a fait l’amour. Vraiment, je n’ai vraiment aucune volonté, aucune rigueur d’esprit. Que voulez-vous, je ne supporte pas voir pleurer une femme, si chiante qu’elle soit.

Elle est partie sans faire de bruit me laissant un mot sur la table de la cuisine. Excuse-moi, je pars dormir chez moi, tu ronfles. Je te laisse dormir.
Que vous êtes bonne Madame. Très bonne, si j’en crois l’odeur qu’elle laissa sur moi, et ma chevelure de bohémien.

J’ai décidé de reprendre ma vie en mains, mais par où commencer ? La liste est longue.

Commençons donc par cela, faisons une liste.

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