Journal aléatoire d’un alcoolique en sevrage (Parties 97, 98, 99)

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Journal aléatoire d'un alcoolique...

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Catégorie : 

Biographies et Autobiographies

Auteur : 

Lafaille

Résumé :

Un homme tente de soigner son addiction.

Note :

Journal d’un homme au bord du gouffre, dépressif, et alcoolique.    

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Journal aléatoire d’un alcoolique en sevrage

Jour n°97

Encore en retard papa. Oui oui je vous sers la pâtée, ah merde comme toujours à la bourre, tout se bouscule dans ma tête, attendez les loulous, je prends un dixième café, j’allume une clope, et dans dix minutes je suis à vous. Je ne sais vraiment pas comment les gens organisés font pour l’être, organisés. C’est peut-être génétique. Non, je ne pense pas, je suis l’opposé de ma mère. Quant à mon père, je ne le connais pour ainsi dire pas, il s’est cassé avec ma baby-sitter.

Putain que c’est bon la caféine, et cette clope, je ne vous dis pas, ça me remet sur les rails.

C’est bon papa est réveillé. Allons voir Monsieur Bodule. Commencer une journée par un passage à la banque, je n’en demandais pas tant pour m’adapter à cette société. Mais je dois m’y faire, me dit la voisine. Elle m’emmerde celle-là, qu’elle aille au diable.

Oui Mimine, je suis là, on revient. Fout-Le-Camp, Reviens, ah ben vous êtes déjà à la porte, des boulets ces chiens. Mais oui je vous aime. Allez vite, on va rater Monsieur Bodule.

Alors comme ça on est arrivés et je ne sais pas quoi vous dire à ce propos à part que les relations humaines restent une énigme pour moi. Le type était super sympa. Il m’a reçu, avant d’amener de l’eau à mes chiens. C’est donc ça, Monsieur Bodule aime les chiens. Et comme il aime les chiens, et que j’aime les chiens, il m’aime. Tautologie affective ! Que voulez-vous ? Nous ne sommes pas que des êtres rationnels.

Et heureusement pour mon cul. Et je ne parle pas de mon fondement qui m’a terriblement emmerdé ces temps-ci. Je parle de mon compte bancaire.

Il m’a regardé Monsieur Bodule, m’a regardé dans les yeux, a ouvert un tiroir, en a sorti une feuille, et l’a déchirée. La lettre qu’il avait signée disparaissait en un clin d’œil dans les caresses canines. Merci Fout-Le-Camp, merci Reviens. Grâce à vous, on peut continuer à vivre sur nos lauriers. Oui je sais, on dit dormir sur ses lauriers, mais merde je dis ce que je veux.

Venez pour fêter ça, on va s’acheter un bon steak et on va prendre une super pâtée pour Mimine, sinon elle va encore faire sa jalouse !

Jour n°98

Que la vie est drôle. Et par drôle je ne veux pas signifier amusante, mais bizarre, étrange. Je me suis réveillé heureux ce matin. Et il n’est pas trop tard pour en profiter. Il n’est que onze heures. Pardon pour ceux qui se lèvent tôt. D’ailleurs en parlant de se lever tôt, je n’ai jamais compris cette phrase : l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Déjà, de quel avenir parlez-vous ? Idiots ! Imbéciles !
Une chose justifie cette expression : l’esclavage. Je m’explique.

Inculquer cette expression à nos chères têtes blondes jusqu’à ce qu’elles l’intègrent permet finalement de mieux les soumettre à l’horloge du travail, et cela dès l’école. Les enfants deviennent alors obéissants, se rangeant comme de bons petits moutons deux par deux, silencieux, et marchant militairement jusqu’à ce qu’ils trouvent leur place assise dans la salle de classe. Eh bien, il en est de même lorsqu’ils grandissent, pire, on a créée un objet permettant de surveiller les êtres au travail : la pointeuse.

Comme je suis content de ne plus travailler. Et ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je ne suis pas du tout contre le travail, je suis contre l’esclavage, et toutes formes de soumission. Quoique dans le domaine sexuel, et juste dans ce domaine, il m’arrive parfois d’assumer pleinement le rôle de petit toutou à sa mémère. Sexuel, ce n’est rien. Mais il y a eu l’amour. Puis logiquement, l’alcool.

Enfin maintenant, je suis loin, même si l’on est jamais guéri, je suis loin de ma dernière goutte d’alcool. Merde, cela me donne envie de chialer. Venez, papa a besoin de sortir de ce foutoir qui se trouve dans sa cervelle. Et pour le coup, sortir son corps à l’extérieur de l’appartement lui permettra de sortir de cette boucle infernale qui se trouve dans sa pauvre caboche.

Oh il neige !

Jour n°99

Quelle belle journée nous passâmes hier après-midi sous cette neige divine. Ce blanc immaculé m’a tant réconforté que je me suis retrouvé avec les gamins du quartier dans une bataille de boules de neige géante. Fout-Le-Camp et Reviens étaient de la partie. Et plus surprenant, Mimine aussi. Pendant quinze minutes, petite mémère a découvert la neige, cette boule noire dans le blanc de la neige, quelle magnifique créature me suis-je dit. Une panthère des neiges cette Mimine.

Puis un gamin par inadvertance lui a lancé une boule, et Mimine était coincée sous cette masse de neige, blanche, toute blanche. J’ai couru et l’ai mise contre moi pour la réchauffer, elle tremblait.

Les chiens se roulaient comme des damnées sur ce tapis blanc, et j’en ai profité pour ramener au chaud Mimine, l’ai entourée d’une couverture cette boule de poils, et après un éternuement, ai allumé le poêle. Elle ronronna si fort qu’elle pouvait couvrir le « je suis une catin » de la voisine.

Je suis resté un moment avec jusqu’à ce qu’elle s’endorme. J’ai attendu quelques minutes, j’ai rempli sa gamelle, puis je suis retourné faire mon gamin.

Les chiens étaient devenus les meilleurs amis du monde du quartier. Les gamins se battaient pour les caresser, de vraies mascottes. Le soleil brûlait le visage, la réverbération du blanc de la neige me rendait parfois quasi-aveugle, et les gamins en profitaient pour me mitrailler. De vrais petits diables. Mais ce qui m’a surpris ce jour-là, c’est la manière dont mes loulous faisaient barrage contre cette mitraillette de boules de neige envoyées avec joie par ces gamins en furie, loin en ces minutes de toute soumission sociétale. Un vent de liberté soufflait sur le quartier, et j’en étais heureux.

Aujourd’hui, je reste au chaud avec Mimine, car en rentrant de cette sortie, je me suis aperçu que j’avais pris froid. Atchoum ! À la tienne, demain ce sera le centième jour sans alcool. Victoire !

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