La fille du marin (Partie 3)

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Catégorie : 

Fantastique/Merveilleux

Auteur : 

Chiaramarino

Résumé :

Comment une jeune fille peut-elle accepter ses formes ?

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

La fille du marin (Partie 3)

Le lendemain, Marion alla au collège la peur au ventre. Elle avait essayé de bien s’habiller, pour ne pas aggraver son cas. Elle avait bien passé dix minutes à chercher une tenue mettable, et avait failli arriver en retard. Comme c’était le printemps, elle avait osé un décolleté. Objectivement, cela lui allait très bien.
– Ouah ! Marion s’est mise en frais, aujourd’hui ! fit un garçon.
– On peut y mettre la main ?
Marion n’osa pas s’offusquer, attendant la suite avec anxiété. Elle s’assit à sa place, sortit ses affaires. C’était un cours d’histoire-géographie. Ils étudiaient la Révolution… et certains dirent que la révolution, c’était l’apparence de Marion. Elle se contenta de hausser les épaules.
– Mais à qui veux-tu plaire ?
– Personne, souffla-t-elle. Je n’aime personne, puisqu’on ne m’aime pas.
Et en disant cela, Marion sentit poindre les larmes. Mais elle se domina, et bientôt le cours commença. À la fin, le professeur la complimenta sur sa mise. Au cours suivant, le jeune professeur de français en fit autant. Puis ce fut la récréation.
– La fayotte ! Elle a fait ça pour plaire aux profs !
– Marion, t’es qu’un thon !
Et, comme elle rougissait :
– Un thon rouge !
– Bien gras !
Marion, sentant venir la crise, partit en courant à l’autre bout de la cour, près des toilettes. Elle se recroquevilla dans le coin, essayant de se dominer.
– Regardez ! C’est une boule !
– On shoote dans le ballon ?
Et elle reçut un premier coup de pied. Alors elle se redressa, envoya son poing dans la figure de son agresseur. À ce moment-là, elle se prit une claque, et hurla. On voyait l’empreinte de la main. Marion eut un sursaut, et se mit à courir vers les surveillants. Au même moment, une autre classe rentrait d’une activité sportive. Marion ne réfléchit pas. Elle profita de l’occasion, et quitta le collège en courant à toute allure. Jamais elle n’avait couru si vite. C’était vrai, qu’elle pouvait battre un record de vitesse. Ses pas la conduisirent là où elle faisait ses virées nocturnes, face à l’océan. Marion était tout à fait seule, à présent. On n’entendait que le bruit des vagues. Elle s’approcha de l’eau, ferma les yeux.
– Papa ! Papa ! Protège-moi !
Il lui sembla entendre gronder. Elle se retourna. Personne n’avait réussi à la suivre. Marion regarda de nouveau l’océan, fit trois pas en avant. Puis, comme un automate, elle enleva ses chaussures. Elle fit trois autres pas. Les vagues lui léchèrent les pieds.
– C’est bon ! Papa ! Papa !
Dans un état second, Marion entra dans l’eau, toute habillée. L’eau était encore glaciale. Elle décida de s’en moquer.
– Fichez-moi la paix ! Tous !
Et elle avança encore, se mit à nager. Ses vêtements la gênaient. Comme elle s’en débarrassait, elle coula.
Une baleine surgit à la surface. Ou plus exactement un baleineau. De six ou sept mètres quand même. Marion sauta par-dessus les vagues, testant la force de sa queue. Elle battit les flots, et disparut loin, très loin dans l’océan. À la recherche de son père. Et, par moments, elle chantait, heureuse d’être grosse et belle, dans son élément naturel.

FIN

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