Catégorie : Fantastique/Merveilleux
Auteur : Margotte625
Résumé : Une jeune femme trouve une mystérieuse boîte rose. Était-ce une bonne idée de l’ouvrir ?
La petite boîte rose (partie 1)
C’était l’automne, mais il faisait encore bon pour la saison.
Comme tous les soirs, Elsa fermait sa boutique, elle était libraire dans la toute nouvelle librairie pour enfants de sa petite ville. Puisque cela faisait tout juste quelques semaines qu’elle s’était installée, son magasin n’avait pas encore de nom, mais les gens l’appelaient déjà « La librairie sans nom ».
Cela faisait sourire la jeune libraire qui se disait que si elle ne trouvait pas vite mieux, alors la nouvelle enseigne de la boutique porterait officiellement ce titre.
Après la fermeture, comme à son habitude, elle rentra chez elle à pied.
Sur le chemin, devant l’ancienne école qui était maintenant à l’abandon depuis des années suite à un grave incendie, une chose étrange attira son regard. Une petite boîte rose était posée là sur le banc juste devant ce lieu où quasiment plus personne ne s’arrêtait jamais à présent.
Allez savoir pourquoi, Elsa, elle, elle aimait emprunter ce passage tous les jours. Il y avait bien sûr plus rapide, et passer par là lui rallongeait le temps pour arriver jusqu’à chez elle d’au moins dix bonnes minutes, mais elle appréciait éviter le brouhaha de la ville et adorait l’atmosphère mystérieuse et presque angoissante que dégageait cet endroit.
Il faut croire que cela valait le coup, puisque ce soir-là, c’est elle qui tomba sur cette fameuse boîte rose posée là comme de rien sur un banc.
Elsa, intriguée, s’arrêta, regarda l’objet et s’assit enfin à ses côtés.
Elle prit la boîte, la déposa sur ses genoux et l’ouvrit. À l’intérieur, elle y trouva juste un petit morceau de papier plié en quatre qu’elle déplia et sur lequel elle vit un dessin d’enfant représentant un bonhomme souriant. En dessous, il était écrit : À demain !
Amusée, elle sourit d’abord et pensa à laisser tout cela sur le banc avant de repartir, se disant que des gamins étaient venus jouer ici et que la boîte ainsi que le dessin leur appartenaient. Cependant, sans trop savoir pourquoi, quelque chose la poussa à replier le dessin dans la boîte, à fourrer celle-ci dans la poche de son manteau et à enfin reprendre sa route.
Arrivée dans son appartement, la jeune femme retira son manteau, le délesta de son contenu, examina à nouveau sa mystérieuse trouvaille, en sortit le dessin qu’elle aimanta sur son frigo, tandis que la petite boîte rose finit comme vide-poche sur le meuble de l’entrée. Elle y jeta machinalement ses clés et décida d’aller prendre une douche.
Cette nuit-là, Elsa dormit d’un sommeil agité et parsemé de rêves étranges.
Le lendemain elle se réveilla embrumée et confuse.
En préparant son café dans la cuisine, son regard se perdit sur le frigo et sur le dessin qu’elle y avait accroché la veille. Des flashs de sa nuit lui revinrent en mémoire.
Elle n’avait cessé de rêver à des bonshommes bizarroïdes et enfantins lui souriant tout en lui hurlant : « À demain ». Pour leur échapper, elle finissait ensuite par courir s’enfermer dans une petite boîte rose identique à celle qu’elle avait laissée dans son entrée.
Tout cela lui fit froid dans le dos, elle s’approcha du frigo, empoigna le dessin, le froissa et le jeta à la poubelle.
Après cela, elle termina de se préparer, enfila son manteau, attrapa ses clés dans son nouveau vide-poche sans même repenser que cette chose l’angoissait autant que le morceau de papier froissé dans la poubelle de sa cuisine et ferma la porte derrière elle.
Elle attendait l’ascenseur perdue dans ses pensées, le nez rivé sur son smartphone. C’est alors que celui-ci s’ouvrit. Quelqu’un lui adressa un aimable : « Bonjour ». Elle y répondit sans vraiment lever les yeux de son écran.
Elle entra dans l’ascenseur, la personne à ses côtés se mit à engager la conversation sur le temps qu’il faisait. C’était madame Bernard, sa voisine du troisième.
Elsa leva alors enfin la tête vers elle, mais eut très vite un mouvement de recul qui la fit se cogner contre la paroi de l’ascenseur. La pauvre jeune femme venait de s’apercevoir avec effroi que madame Bernard, n’était plus vraiment madame Bernard, mais juste la voix de madame Bernard avec le corps et le visage du bonhomme du dessin de la boîte rose !
Elle aurait voulu crier de toutes ses forces pour que l’on vienne la secourir, mais aucun son ne sortit de sa bouche.