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Résumé :
L’amour brûlait entre nous. Mais de là à passer aux choses sérieuses, c’était compliqué.
La petite histoire sans suite (Partie 2)
-Bonjour Monsieur !
-Toutes mes salutations. Que me vaut votre gracieuse présence ?
-Oh ! Je vous en prie.
-Voici Monsieur Donatien. Agent public aux ressources humaines.
-Ça alors… Eih ! Pour vous je m’appelle Bella. Bien ! J’espère que vous n’allez pas me refuser un verre. Oh! Oui! Je sais… Je sais que ce n’est pas convenable venant d’une femme.
-Ne vous en faites pas. Je ne suis pas de ceux qui pensent de la sorte.
J’avoue que j’étais « tombé », j’étais « cramé ». Mon cœur avait palpité plus que n’importe lequel. J’avais « encaissé ».
-Je n’ai pas pour habitude de te voir ici, ajoutais-je.
-En effet oui. D’habitude c’est mon mari qui vient percevoir les sous. Et pour la petite histoire, ce dernier est en voyage, donc je suis seule et ça me manque énormément. Je veux dire qu’il me manque beaucoup.
À cet instant, je faillis sauter de joie sans savoir pourquoi. Je sentais mon cœur dandiner, mes sens s’éveiller et je commençais par m’imaginer tout un tas de choses que n’importe quel autre individu aurait imaginées.
Mon cœur pleurait de bonheur. Oui ! Je voyais déjà le bonheur. Être interpellé par une créature de son genre qui n’hésitait pas à me faire comprendre que son mari était en voyage ne pouvait que me donner un très gros sourire.
Soudainement un ami à moi surgit de nulle part pour nous rejoindre. Je sentais Bella gênée et même en colère. Pour elle non plus je ne pouvais rien à l’instant même, car le temps était compté.
Il fallait que l’on prenne la voiture afin de regagner notre localité où aucune banque ni même trésor public n’était implanté. Il fallait toujours monter à la capitale pour récupérer notre dû.
-Désolé ! On fait comme ça.
-Ciao ! On se reverra. On ne sait jamais, tu peux venir me chercher à la pharmacie des oliviers l’un de ces matins, dit-elle.
-Je n’y manquerai pas. J’espère aussi que je ne me ferai pas mordre par un chien.
Elle me regarda puis se contenta de sourire. À la fin je me demandais bien ce qui l’avait encouragée à venir vers moi, vu la façon dont je me sentais ; laid plus que je ne l’avais jamais ressenti.
Cela faisait deux semaines que je ne m’étais plus rasé la barbe ni même coupé les cheveux. J’avais le profil d’un personnage des années soixante. J’avais ce qu’ils appellent l’Afro-fâchée.
Ce matin-là je ne m’étais même pas parfumé et je n’avais même pas mis des vêtements de qualité. Je me voyais et me sentais comme un clochard moderne. Mais bon ! Ça c’est moi qui voyais ça comme ça et peut-être pas les autres.
En nous séparant, je ne pouvais savoir à quoi elle pensait mais moi j’imaginais tout ce qu’un homme normal penserait devant une telle femme.
Je ne sais pas si elle avait réellement de bonnes intentions pour moi mais j’avoue que parfois je la voyais comme celle qui voulait profiter de mon argent que j’avais compté sous ses yeux.
Dommage et heureusement peut-être que nos chemins ne se soient pas recroisés à l’heure où j’écris ceci.
En même temps je me demandais si cette dernière tenait à son mari puisqu’en si peu de temps depuis son départ, elle cherchait déjà à s’accrocher à un inconnu.