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Résumé :
Petit conte de Noël parmi tant d’autres.
Note :
Il s’agit ici d’un petit conte de Noël sympathique. Tout le monde peut le lire et surtout ceux qui portent en eux la magie de Noël !
Le mystère de Noël
Il s’agit d’une légende oubliée parmi tout ce barda autour de nous. Les vies agitées, les catastrophes, les informations de mauvais goût nous font parfois oublier ces histoires… Cette légende remonte à bien des années… Je crois qu’elle commença dans les années trente, mais selon les versions, elle débuterait même un peu avant cette période-là.
La légende veut qu’un jeune homme ait été banni de son village parce qu’il était trop différent d’eux. Il aurait trouvé refuge en haut de la plus grande montagne aux alentours, espérant ainsi que l’on ne le prenne plus en grippe.
Pourtant, l’homme qui était surnommé « le monstre » à cause de son visage défiguré, comme pour se rappeler son humanité, descendait chaque veillée de Noël dans le village. Il toquait à chaque porte et demandait quelques petites victuailles pour se constituer sa médiocre réserve alimentaire. La plupart de ces personnes ne se donnaient même pas la peine de répondre, d’autres encore, en ouvrant la porte, dévisageaient avec crainte l’homme au visage défiguré qui enlevait timidement son chapeau.
Il faisait cela dans le but de rappeler aux gens leur faute. Car c’est à cause de la haine et de la cruauté des gens du village qu’il n’avait eu d’autre choix que l’exil. Qu’y pouvait-il, s’il était né avec des balafres sur le visage et le nez tordu ? Mais lorsque l’on est trop différent, on est jugé de manière différente et parfois disproportionnée !
Cela étant, après des décennies à mendier quelques ressources le soir de Noël, il commençait, en étant en chemin vers le dernier village, à se dire que c’était la dernière fois qu’il ferait cela… Aussi, quelle ne fut pas sa surprise quand on lui ouvrit et que, lorsqu’il enleva son chapeau de sa chevelure noire ébène, on ne lui referma pas la porte au nez avec une grimace ! Une petite fille blonde aux boucles bien dessinées se tenait devant lui, une tranche de pain à moitié mordue à la main. Elle était adorable et, sans sembler remarquer sa différence, elle lui sourit. Ses parents vinrent la rejoindre, se tenant chacun à ses côtés. Ils étaient tous vêtus d’un pull de Noël et attendaient que l’homme se mette à parler. Peut-être pensaient-ils qu’il allait se mettre à chanter des musiques de Noël à lui tout seul. En tous cas, une chose était certaine. Jamais il n’avait vu ces personnes auparavant dans ce village.
« Bonsoir, je m’excuse de vous importuner un soir de Noël, je n’ai pas beaucoup de ressources alors je me demandais si vous accepteriez de me faire don de quelques victuailles ? Je ne cherche pas à vous dévaliser. Un petit pain comme celui-ci, dit-il en désignant celui que tenait la petite entre ses mains, m’ira parfaitement ! »
Les deux parents se regardèrent et sans même se parler la femme emmena la petite dans la maison et l’homme se tourna vers l’inconnu avec un sourire. Il lui dit alors une phrase à laquelle il ne s’attendait pas :
« Pourquoi ne pas entrer et partager le repas de Noël avec nous, mon ami ? Il fait bien froid dehors cette nuit. »
Notre homme fut bien étonné. C’était la première fois en une trentaine d’années qu’il se trouvait invité à une table le soir de Noël.
« Allons allons, ne vous posez pas plus de questions, venez ! Vous n’allez pas passer Noël tout seul dans le froid ! »
L’homme lui sourit et le remercia chaleureusement. C’était comme si on lui rendait son importance. C’était même plus que ça, c’était la première fois qu’on le considérait comme un être humain depuis plus de trente ans ! Et c’était comme si on lui redonnait la vie.
Et, depuis, chaque année, l’homme passait le réveillon sans faute avec la famille Banks. Et puis au bout d’un temps, il ne vint plus. Trop vieux ou alors, comme le pensait la jeune Maggie, il s’était transformé en magie de Noël.