Les Perles de Nasya (Partie 34)

Les perles de Nasya

Catégorie : 

Fantastique/Merveilleux

Auteur : 

Lim

Résumé :

Les gens de la ville ont peur des enfants. C’est pourquoi ces derniers vivent dans des pensionnats clos jusqu’à leur maturité.
Les douze élèves sélectionnés en classe de dernière année sont isolés du reste des enfants, puis présentés à quatre professeurs, chargés de les préparer à des vérités volontairement cachées. Ils suivent les cours sous une surveillance armée. Apprennent l’histoire de NASYA, leur monde ; la raison pour laquelle un dôme l’enveloppe entièrement. Étudient leurs rêves – ébauches de vies antérieures – à partir de perles conçues durant leur sommeil.

Les Perles de Nasya (Partie 34)

Précieuse entendait du hall la surprise de ses camarades, autant qu’elle le fut. Même Mademoiselle Losada témoigna un enthousiasme imprévu.
– C’est vraiment épatant… Ah ! Précieuse est revenue, venez, mademoiselle. Savez-vous que vous avez effectué un de mes exercices favoris avant même que je vous le commande ? Il arrive, dans le cas bien précis où deux personnes se sont déjà croisées auparavant, que des rêves communs émergent. Cela est un angle différent à la connaissance de soi, et peut donner des résultats très intéressants comme on a pu le constater. Alors j’invite chaque binôme de chambrée, après vous être mentalement disposés à l’appel d’un rêve utile à votre histoire, de penser à votre camarade, de fixer son image persistante, et de vous questionner sur la possibilité qu’un lien ait existé dans vos précédentes vies. J’ai hâte de savoir si cela marchera aussi bien qu’entre Mademoiselle Précieuse et Monsieur Olivan.
Mademoiselle Losada donna la parole à Oria Cervantes qui en avait demandé la permission.
– Nous sommes des jumelles dans l’âme, même si dans cette vie un an nous sépare, nous faisons des rêves de jumeaux. Et donc il nous arrive régulièrement de faire ce genre de rêve commun.
– J’adore les rêves de jumeaux ! avoua Mademoiselle Losada. S’il vous plaît, dites-moi que vous en avez un à nous montrer.
Les sœurs furent ravies de proposer un tel rêve alors que Précieuse ne se remettait toujours pas du sien.
Mademoiselle Losada disposa les deux perles dans deux compartiments différents du projecteur, pour bénéficier d’une double projection.

Sur le côté gauche du grand tableau de verre, l’image d’une pièce sombre, une jeune fille blonde en pyjama devant un miroir de plain-pied.
Sur le côté droit, la même pièce sombre, le même miroir, et la même jeune fille blonde, en habit du dimanche.
Dans les deux images, aucun reflet dans le miroir.
– C’est bien toi ? dit la première jeune fille, émue.
– Es-tu ma sœur ? demanda la seconde.
Mademoiselle Losada effectua un réglage qui fusionna les deux images : il n’y avait plus qu’un seul miroir, les deux jeunes filles devenaient le reflet de l’une et de l’autre.
– Oui je le suis, répondit la première jeune fille quand l’émotion le lui permit.
– C’est bien moi, dit la seconde en souriant, en réponse à la première question.
– Est-ce que tu vas bien ?
– Tout est redevenu calme, c’est fini.
– J’ai cru t’avoir perdue.
– Je l’ai craint aussi.
Celle qui était en pyjama ouvrit le passage entre les miroirs et dès que la seconde le traversa, elles se prirent dans les bras en se promettant de ne jamais plus se quitter.

Mademoiselle Losada, fidèle à ce qu’elle avait avancé, adora ce rêve de jumeaux. Les autres étaient sceptiques, ils n’avaient pas compris grand-chose à la scène.
– Le meilleur pour la fin, proclama Simon en se levant de sa chaise.

C’était une action brave que Simon avait accomplie, dont le souvenir éphémère vivait dans cette perle blanche. Sa bonne fortune lui donna l’occasion de mettre sa fierté en avant. De plus, Sun Abi se mordit la langue en l’écoutant dire que c’était sa première perle blanche.
La scène se déroulait au Mur aux perles d’âme. Un large périmètre interdisait quiconque d’approcher ce lieu sacré ; les traqueurs de Sylvéides – ceux des villes, en uniformes jaunes – veillaient à faire respecter l’ordre.
Simon était l’un d’eux. À plat ventre sur le toit du grand Stadium, il scrutait la foule à travers la lunette grossissante de son arme. La structure entourait le Mur aux perles d’âme, le monde s’agitait en attendant que commence la cérémonie des dernière année.
Dans ce rêve, c’était le roi Sylar qui siégeait à la tête de la cérémonie. Il était plus calme que le roi Connrad, mais moins populaire : il ne sortait pas souvent de sa Tour pour aller au-devant du peuple.
Le roi Sylar officialisa le début de la cérémonie sous les applaudissements. Parmi les gens du peuple, les parents des dernière année particulièrement fiers. Leurs enfants allaient devenir adultes et pleinement conscients. Retrouver sa perle d’âme c’est aussi retrouver sa famille.
Les dernière année des trois grands pensionnats régionaux attendaient d’apparaître sous la clameur du peuple. Ils espéraient que tout allait bien se passer, que leur union avec leur perle d’âme allait se faire sans douleur.

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