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Comment se sont réellement passés les derniers instants de l’Atlantide ? Qui en sont les rescapés ?
Les rescapés de l’Atlantide (Partie 1)
« Écoutez-moi, ô Mortels… J’ai tant de choses à vous conter, tant de choses en mon sein… J’ai englouti bien des hommes, même des hommes-dieux, mais l’histoire à laquelle je pense, vous ne la connaissez qu’à moitié… Je suis la reine des flots, moi, Téthys, mais le croirez-vous ? Je peux aussi parler d’êtres qui, à présent, n’aiment pas l’eau. Voulez-vous savoir pourquoi ? Oui ? Alors laissez-moi vous raconter cette légende… ».
Atlas régnait depuis bien longtemps, sur sa mythique Atlantide, et jusque-là, tout s’était bien passé. En tant que fils de Poséidon, il était considéré comme un demi-dieu, et n’en était pas peu fier. Il était bien entouré, mais écoutait, souvent amusé de leurs différences, ses chats, qui étaient venus d’Égypte pour le seconder. À cette époque, ceux-ci étaient doués de parole, mais n’abusaient pas de ce pouvoir. De même, les chats se sentaient connectés à tous les dieux de tous les panthéons, aussi les tenait-on pour fort sages, étant de ce fait leurs intermédiaires. Atlas avait ainsi commencé par régner sous les meilleurs auspices, avait fait construire, aménager l’Atlantide de la plus belle façon qui soit. Mais, les années, les décennies passant, il prenait de plus en plus de libertés dans son exercice du pouvoir. Cela fit tiquer autour de lui : il commença à s’emporter auprès de ses conseillers les plus directs qui le lui faisaient remarquer.
– Ne soyez pas ainsi, Altesse. Après tout, vous êtes là depuis si longtemps…
– Que voulez-vous dire ?! fit Atlas, piqué au vif par cette remarque, et il se redressa de toute sa hauteur.
Les Atlantes étaient très grands, certes, mais Atlas était de loin le plus grand, frôlant les deux mètres cinquante. Quand il se redressait, ses longs cheveux couleur de l’écume ondulaient sur son corps parfait, ce qui le rendait encore plus impressionnant. Alors les conseillers se regardèrent en avalant leur salive.
– Vous… vous n’êtes qu’un demi-dieu, dit le Premier conseiller.
– Si vous êtes venus pour m’insulter, passez directement de l’autre côté de la porte de mon palais, messire !
– Tout le monde est… tenta un autre conseiller, mais Atlas l’envoya paître lui aussi, et s’assit sur son trône d’or clinquant pour bouder plus à l’aise.
Les conseillers, voyant que leurs insinuations le mettaient de mauvaise humeur à chaque fois, finirent par ne plus rien dire, mais ils étaient inquiets.
– Zeus, ou même Poséidon, pourrait le prendre mal, alla dire le Premier conseiller au chef des chats. T’ont-ils parlé, dernièrement ?
– Je ne sais plus… avoua Guptos, un beau chat couleur des sables du pays où il était apparu. Mais je peux leur demander, lors d’une prochaine sieste.
– Tu m’en parlerais ?
– Oui, si tu le souhaites. Et si je me souviens de mon rêve, surtout.
– À moins de faire peur à notre souverain…
– Allons Aglaïos, rien ne lui fait peur, tu le sais. Zeus est son oncle, il n’en a rien à faire !
– Et toi, pourrais-tu intervenir ?
– Je ne suis pas sûr qu’il m’écouterait, mais je veux bien essayer. Cela dit, il faut que j’en parle à mes collègues. Ceux qui ne sont pas obligés de faire la sieste…
– Vous n’êtes même pas obligés de chasser !
– Oui, merci pour le poisson !
Aglaïos eut un petit rire.
– De rien…
– Veux-tu que j’y aille maintenant ? De toute façon, je n’ai plus sommeil.
– Ce serait bien, oui.
Mais Guptos n’alla pas tout de suite voir Atlas : il commença par dire à ses congénères de dormir le plus possible, afin d’être plus aisément en contact avec les dieux. Aussi, deux jours et deux nuits passèrent. Enfin, Guptos, à peine plus renseigné (il avait surtout rêvé de son pays des sables…), se décida à voir Atlas. Par précaution, il se fit accompagner par une belle chatte, et par son meilleur ami chat, Baïa et Amon, roux comme lui.
– Oh ! Mes petits amis ! s’exclama Atlas en les voyant arriver, et il alla caresser Baïa et Amon.
– Et moi ? fit Guptos.
– Toi, je pressens que tu as des choses à me dire…
– En effet, seigneur Atlas. Depuis combien de temps es-tu sur ce trône ?
– Un certain temps… éluda le roi. Pourquoi ?
– Quelque chose me dit que les dieux pourraient ne pas voir cela d’un bon œil, essaya de dire Guptos le plus diplomatiquement possible, tandis que Baïa se frottait au maître de céans.
Atlas soupira.