Catégorie : Poésie
Auteur : Saxof
Résumé : Mon regard sur un homme qui ne se fixe jamais.
L’étranger,
Tu t’arrêtes et repars.
Tu ne te poses pas.
Tu te lèves à l’est et te couches à l’ouest.
Le soleil est ton repère.
Sur ton passage, tu nous fais respirer des odeurs d’épices enivrantes.
Odeurs fortes ou douceâtres, sucrées ou entêtantes.
Tu sens le vent, la végétation, la pluie, la terre, la mer.
Quand tu t’assieds, les enfants t’entourent pour écouter tes contes, tes histoires de temps et d’escapades, de rencontres et de traversées.
À la nuit tombée, tu guettes les étoiles pour savoir si un toit te sera utile ou juste le pied d’un tronc feuillu.
Dès potron-minet, tu reprends ta route et cherches une source pour te désaltérer,
Des fruits pour te restaurer.
Tu es du nord et du sud, personne ne t’attend et tout le monde te connaît.
Les vagues te baisent les pieds.
Tu sais tant de chansons et d’airs.
Tu les fredonnes à chaque pas et les anciens sur le pas de leur porte te reconnaissent de loin.
Tu as foulé l’herbe et l’argile, la neige et le sable.
Le vent d’Autant te caresse ainsi que l’Alizé ou le Sirocco.
Tu as rencontré des hommes, des femmes de conditions variées, de diverses religions, mais jamais l’hospitalité ne t’a fait défaut.
L’amitié parsème ta route.
Ta besace est pleine de souvenirs que tu distribues pour une assiette de soupe, un verre de vin ou un bout de fromage.
Tu sors ton saxo pour leur jouer un morceau ou pour partager la complicité d’un groupe de musiciens.
Depuis toujours tu suis ce chemin.
Le temps s’est fixé dans tes cheveux et c’est lui qui te fermera les paupières, sans doute, dans un sourire de satisfaction.