
Résumé : Un homme tente de soigner son addiction.
Note : Journal d’un homme au bord du gouffre, dépressif, et alcoolique.
Journal aléatoire d’un alcoolique en sevrage
Hier, j’ai marché avec Fout-Le-Camp jusqu’à la tombée de la nuit. Le pauvre chien, de temps à autre, il me regardait genre putain j’suis pas ton infirmière mon vieux, exténué, il voulait rentrer. C’est alors qu’il changea d’avis lorsqu’il croisa sur son chemin une chienne.
Je devais l’empêcher de se la faire. Fout-Le-Camp à l’inverse de moi, a toujours été un obsédé de premier ordre. Je croyais qu’il se calmerait en vieillissant, pas du tout, ça a empiré, il a même dû prendre des cachetons pour calmer ses ardeurs de vieux chien.
C’est alors que moi aussi je me mis à faire le beau. Je n’avais jamais vu femme aussi attirante de ma foutue vie.
Finalement, les chiens et les hommes ne sont pas si différents, en tout cas ça me plaît de le penser. Droit au but le Fout-Le-Camp, pour ça oui, lui et moi, on est différents.
Bien heureusement, je ne pense pas que la maîtresse aurait apprécié que je lui renifle le cul.
Et la politesse alors ! Mes fesses, que de l’hypocrisie en boîte chez l’homme, lui le chien au moins ne fait pas de manière, il ne fait pas semblant. J’ai toujours aimé l’honnêteté chez les chiens. À la différence des hommes, ils ne mentent pas. Pendant que Fout-Le-Camp batifolait dans les herbes avec l’amour de sa vie, je me démenais avec la maîtresse pour avoir l’air moins con.
J’étais en manque, mais certainement pas en manque de sexe. Et ça me grattait de partout. Je ressemblais à mon chien lorsqu’il a des puces. Il y a trois jours, j’aurais pu lui dire ça vous dit d’aller boire un verre, y’a un café pas loin d’ici. Et je me serais pris une veste, une de plus. Et là, minable, j’aurais noyé mon chagrin dans des verres de Gin. Tout est une question de cœur mal ajusté, en dehors des clous le palpitant. Il n’a jamais fait comme les autres.
Bonne chose aujourd’hui, je me suis assoupi dans l’après-midi. Pas la peine de construire des châteaux en Espagne, il ne s’est rien passé avec la belle. De toute façon encore une qui parlait trop. En cinq minutes, je sus qu’elle avait été mariée, qu’elle était aujourd’hui divorcée, et qu’elle avait trois gosses. Mais madame, si vous saviez comme je m’en fous. Je ne vois qu’une chose, l’alcool. Elle me manque cette faucheuse.
On s’est salué, et j’ai rappelé Fout-Le-Camp, ce à quoi elle a émis un petit rire de bourgeoise en manque d’aventures. Ce qui se passa après ne fut pas très intéressant : le manque, le manque, et encore le manque. Des fourmis me grimpaient sur les jambes, et mes oreilles bourdonnaient tant, que j’aurai pu faire du miel.
Zzzz…Zzzz…Zzzz…