Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.

Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.
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Résumé :
De terribles monstres rôdent dans un enfer déjà bien sombre. Sur une Terre privée de tout et emplie de vide, seuls restent des enfants. Parviendront-ils à survivre sans l’aide des adultes, de leurs parents et de tout un savoir perdu à jamais ?
Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.
Sombre héritage (Partie 4)
L’Ombre avait fait exploser un jeune homme courageux et sa mort avait été rapide. J’imagine qu’il n’avait pas pu comprendre ce qui se passait et qu’il n’avait pas eu le temps de souffrir. C’était tant mieux. Il était une nouvelle recrue et je n’avais pas eu le temps de retenir son nom. Tom et Karen arrivèrent à leur tour et firent une tête étonnante, entre le choc, l’acceptation et l’aversion. Il fallait dire que l’odeur des déchets humains, ajoutés à toutes les autres, ne rendait pas la chose facile. Je me rendis compte que je n’étais qu’à peine dégoûté par la scène. J’avais bien grandi depuis mes premiers assassinés par une Ombre. Maintenant, je ne vomissais plus et restais presque impassible.
Je décidai de prendre les choses en main en sortant balais et serpillière et commençai à nettoyer. Je n’avais jamais eu de soucis avec la poussière, le désordre et le sang mais je ne pouvais pas laisser mes collègues dans cet état. Certains reprirent consistance et m’aidèrent. Cela nous prit des heures pour tout enlever. La peau collait bien plus que ce que je ne pensais. Nous mîmes tout dans des poubelles et je me proposai pour les sortir. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde. La rue était pleine de curieux qui voulaient se complaire dans la mort et les tragédies. J’étais bien content que les smartphones n’existent plus, ou bien on aurait croulé sous les selfies et les vidéos obscènes. Finalement, dans ce nouveau monde, tout n’était pas à jeter.
Je remontai à mon bureau pour récupérer mes tôles et me préparai à partir. Je voulais travailler chez moi et fuir cet endroit à présent bondé. Entre le cadavre et ce qui venait de se passer, le quartier allait grouiller de vermines et de bestioles répugnantes. Je dis au revoir à tout le monde et certains m’enlacèrent, me remerciant de les avoir sauvés de l’Ombre. Je n’aimais pas les câlins et me sentis agressé. Je bredouillai quelques phrases bateau avant de refermer la porte derrière moi et d’accélérer le pas.
La route jusque chez moi fut rapide. Les rues étaient plus ou moins calmes même si je croisai un couple bruyant qui se prélassait contre un mur. Après réflexion, il m’apparut que c’était la fille qui criait le plus et qui était plaquée contre la pierre. Ce souvenir me fit grimacer. Je n’avais décidément pas envie de me mettre en couple. Dans un an, la loi forcerait la plupart des garçons à se trouver des filles pour procréer, soi-disant qu’elles auraient l’âge ou quelque chose comme ça. Je n’avais pas très bien compris cette théorie qui me semblait parfaitement fumeuse et dont je me fichais éperdument. Je préférais être seul.
J’arrivai enfin chez moi et le moral revint. Je poussai la porte que je ne fermais jamais à clé et dut reculer précipitamment. Des tas de livres me tombèrent dessus, accompagnés d’autres bibelots dont j’avais oublié l’existence. Le rangement n’était clairement pas mon fort. Je ramassai les ouvrages et les quelques objets éparpillés par terre et entrai à l’intérieur. Je jetai tout en vrac près de sacs remplis d’outils divers et variés et me préparai à jouer à mon labyrinthe préféré. Ma maison regorgeait d’affaires que je ne voulais pas recycler et dont je ne pouvais me séparer. Les étagères étaient pleines à craquer alors je mettais tout sur le sol, et partout où elles pouvaient tenir. Le plus drôle était que je retrouvais tout dès que j’en avais besoin. Ma mère aurait été folle.
Je montai à mon atelier après avoir escaladé plusieurs piles de cartons. Mon antre scientifique était plus propre car j’avais besoin d’espace. J’aimais bricoler depuis que j’étais tout petit et mon père m’avait tout appris à partir du moment où j’avais pu tourner un tournevis. Je le remerciais chaque jour et m’étais mis à collectionner tous les livres que je pouvais trouver sur les machines et les créations contemporaines. Je m’étais amélioré et mes petites confections avaient grandi en force et en utilité. En parlant d’inventions, je m’approchai de mon plan de travail et y posai les tôles.
– Comment ça va Bob ? demandai-je.