Un voyage dans le temps (Partie 1)

Catégorie : 

Science-fiction/Anticipation

Auteur : 

Chloé Garcia

Résumé :

Chris se réveille et se questionne. Qui est-il ? Que fait-il à l’hôpital ? Diagnostiqué amnésique, le jeune homme n’a pourtant pas perdu toutes ses connaissances scientifiques, qui lui permettent de reconnaître tous les appareils sophistiqués qu’il croise sur son chemin.
Quand il se rend compte qu’il se trouve sous l’eau, à Anavai, une géante cité sous-marine, Chris perd tous ses moyens.
Parviendra-t-il à retrouver la mémoire et à se sentir de nouveau chez lui ?

Un voyage dans le temps (Partie 1)

J’ouvris les yeux et ressentis un terrible mal de crâne. Tout m’apparaissait flou et me perturbait. Comprenant que je devais patienter avant que ma vue ne se stabilise, je tentai de me redresser et cela me fit terriblement souffrir, comme si des milliers d’aiguilles attaquaient chaque parcelle de mon corps. Je décidai de rester allongé quelques minutes, profitant de la sensation des draps soyeux sous mes doigts, du lit confortable soutenant mon dos et de la douce brise qui me léchait affectueusement le visage. La fatigue reprit vite le dessus et je sombrai à nouveau dans les tourments de mes rêves, saccagés par le bruit frénétique des flots.


**


– Il se réveille !

Je ne reconnaissais pas cette voix chaleureuse qui semblait contente de me voir. Des réflexions étranges m’assaillirent soudain. Qui étais-je ? Comment m’appelais-je ? Mes souvenirs, comme ma mémoire, avaient disparu et la peur me figea. Je fixai la jeune femme qui me tenait la main et qui arborait un grand sourire sur les lèvres. Je lui rendis une expression malaisante et retirai prestement mes doigts des siens. Je ne voulais pas la blesser mais je ne pouvais pas non plus lui donner de faux espoirs. Elle comprit tout de suite que quelque chose n’allait pas et sa mine se décomposa.

– Il ne l’a pas reconnue, prononça une autre voix dans la pièce.

Un médecin, bras croisés, m’examinait de haut. Je n’aimais pas sa façon de m’observer. Je n’avais apparemment pas perdu le sens du quotidien à l’hôpital alors que cette jeune femme ne me disait rien. J’avais de la peine pour elle car sa vie ne serait plus jamais la même. Elle n’abandonna pas et approcha son visage du mien, une lueur d’espoir au fond de ses prunelles. Tout s’embrouillait dans ma tête ; mes émotions s’emmêlaient et l’obscurité envahissait mon esprit.

– Chris, c’est moi, Laura. Tu sais qui je suis ?

Sa jolie voix tremblait, à l’image de son âme chamboulée et de mon être brisé. Je ressentais toutes ses attentes, et ne pouvoir y répondre m’accablait. Je lui adressai un non de la tête, après quelques secondes d’hésitation et de torture intérieure. Son monde sembla s’écrouler. Une larme coula depuis son œil droit et elle se leva précipitamment pour se venger sur le médecin, aussi malheureux et impuissant que moi, à coups de poings et de cris.

– Laura, calme-toi, je t’en supplie ! s’exclama-t-il, essayant de faire face à l’explosion de rage de la jeune femme.

Ses hurlements sinistres emplis de désespoirs me resteraient longtemps en tête. Le médecin sortit de ma chambre et Laura le suivit, en pleurs. Le silence m’apaisa et je pris le temps d’investir les tréfonds de mon être, ou du moins ce qu’il en restait. Je ne me souvenais ni d’hier, ni de l’année dernière, ni d’aucun autre instant, excepté celui que je venais de vivre. Comment en étais-je arrivé là ? Malgré ces vides, je percevais que mes connaissances n’étaient pas celles d’un nouveau-né et que mon bagage scientifique s’étendait bien au-delà de celui d’un simple novice. Je n’avais pas tout perdu en fin de compte. Le savoir serait ma force et il m’aiderait à me retrouver, à donner un sens à ma vie, du moins, je l’espérais.

Je tentai de me redresser mais l’effort m’assomma.


**


Je me réveillai en même temps que le soleil. Ma chambre, illuminée par les rayons flamboyants, brillait de mille feux. Ces éclats me firent mal aux yeux et je ne remarquai pas de suite que le médecin rencontré la veille m’observait depuis la porte.

– On a bien dormi ? me demanda-t-il, en tapotant de son stylo un calepin sur lequel il devait prendre note du moindre de mes gestes.

J’acquiesçai, avare de paroles, et détournai le visage. Les rideaux me bouchaient la vue de ce qui se trouvait à l’extérieur et je grognai intérieurement. Je voulais poser mon regard sur autre chose que sa mine hautaine de docteur.

– Si vous pouvez vous lever aujourd’hui, vous serez libre de quitter l’hôpital. Je dois d’abord vous faire une prise de sang à jeun et vérifier vos constantes. Êtes-vous prêt, Chris ? Euh… Puis-je vous appeler Chris ?

La question me laissa pantois. Je n’avais pas du tout réfléchi à mon identité ou mon prénom, et me rendis compte que je m’en fichais éperdument. Laura m’avait appelé Chris alors je voulus garder ce nom. Le médecin attendait ma réponse avec curiosité, et son empathie, qu’elle soit simulée ou véridique, me détendit. Je le détestais un peu moins.

– Ch… Chris…Oui, ça ira… Je suis prêt, répondis-je maladroitement, la bouche pâteuse et sèche.

Il acquiesça, posa son carnet, enfila des gants et saisit une aiguille sur une commode à côté du lit. Il prit soin de la stériliser pendant que je me redressais. Des nausées m’assaillirent et je réalisai que j’avais répondu trop vite. Il remarqua mon malaise et m’aida à m’asseoir.

– Accomplissons cela hâtivement, que vous puissiez boire et déjeuner tranquillement.

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