Catégorie : Aventure/Action
Auteur : Chiaramarino
Résumé : A un moment clef de la vie de sa maîtresse, un chat se pose des questions…
Une vie de chat (Partie 1)
11 juillet 2018.
C’est bizarre, depuis quelques jours ma maîtresse ne cesse de tourner en rond. La seule chose qu’elle a faite a été du tri dans son bureau, un vrai bonheur d’ailleurs. Je ne sais pas pourquoi elle ne le fait pas plus souvent. Je me roule sur les feuilles, c’est très doux au derrière, au toucher… Dans cette poussière d’été, ça a été un tel plaisir ! Malheureusement, elle en a jeté pas mal, elle avait pris d’immenses sacs poubelles. Moi, j’aurais bien joué là-dedans aussi, mais elle ne m’a pas laissé faire. Elle me morigène gentiment, un doigt sentencieux en l’air. Si je pouvais, je rirais comme un humain. Elle me traite de « petit jeunot », ce qui n’est pas pour me déplaire. Oui je suis un « petit jeunot », et alors ?
A part ça, elle a fait les courses et le ménage. Rien de particulier, en somme. Par contre, l’un des horribles appareils qui sonnent dans le salon, chauffe, et elle répond en riant.
Moi, je sens bien que quelque chose a changé, mais quoi ? Il y a vraiment je ne sais quoi de bizarre dans l’air. On va tâcher de démêler tout ça.
11 juillet 2018.
Enfin ! Ce ne sont plus de simples vacances, à décompresser en juillet avant de déjà penser aux cours de l’année suivante. Il n’y aura plus d’année suivante. Seulement des mois de bonheur qui se suivront, du moins je l’espère. Je ferai tout pour cela.
Je ne comprends simplement pas pourquoi mes enfants disent vouloir me ficher la paix, au moins les premiers jours d’une retraite bien méritée. En plus, j’ai une bonne santé. Mon petit chat, Haroun, remplit avantageusement le rôle de maître de maison. Et comme il me fait rire ! C’est vraiment un petit jeunot, trois ans ! Avec cette andouille de Jean-Yves, je n’aurais pas pu avoir de chat. Déjà trois enfants, c’était trop pour lui. J’ai dû l’obliger à attendre la majorité de notre dernière, avant de divorcer. Il m’en a voulu, il a été insupportable, sur la fin. Moi je. Maintenant, tranquille avec un petit Haroun, au pelage de feu, au moins sur le dos et la tête.
Les enfants viennent quand ils veulent. Je voudrais seulement voir mes petits-enfants, je suis étonnée que mon fils, et, à présent, Delphine, ne me les confient pas. Je n’ai jamais été si disponible !
Ce mois-ci, je vais me reposer, mais en août, j’irai en province, soit sur la côte d’Opale, soit chez ma sœur à Nantes. Je sais qu’elle serait ravie de voir Haroun.
Ne pas nous séparer, lui et moi. Jeune comme il est, il me servira de bâton de « vieillesse »… Maintenant que je suis deux fois grand-mère, je me dis que ça commence à faire… et la retraite, en plus de ça…
13 juillet.
Nous n’avons toujours vu personne ! Mais que se passe-t-il ?
En plus, ce soir ma maîtresse est sortie. J’entends que ça pétarade de tous les côtés. De plus en plus bizarre… A vrai dire, je dois reconnaître que je ne suis pas tranquille. Qu’est-ce que c’est, une guerre nucléaire ? Le nabot de Pyongyang nous a trouvés ? Avec tout ce qu’on voit sur la petite lucarne…
Ma maîtresse la regarde tous les soirs, en principe, et je suis contre elle et elle pose une main sur mon pelage. J’aime beaucoup ce moment. Sauf si les protagonistes de la lucarne s’énervent. Non, quand j’ai la trouille comme ça, je file sous un meuble et pense à autre chose.
Ça ne sert à rien de se faire du mouron. Si ma maîtresse revient, ce dont je ne doute pas, je serai tout à fait rassuré, et piquerai un roupillon avec elle. De toute façon je suis trop fatigué, mon enquête piétine malgré toutes mes recherches. Il faut que je trouve quelque chose pour communiquer…