Catégorie : Aventure/Action
Auteur : Chiaramarino
Résumé : A un moment clef de la vie de sa maîtresse, un chat se pose des questions…
Une vie de chat (Partie 2)
15 juillet.
Enfin, un bon moment en famille ! Mes filles ont voulu fêter ma retraite, l’arrivée de la petite dernière, Océane, et le 14 juillet en même temps. A vrai dire, Océane a eu le temps d’avoir trois mois… De ce fait, ma fille aînée, Delphine, a préféré inviter tout le monde chez elle. Mais Jean-Yves n’est pas venu, tant pis pour lui. Ainsi, il n’a pas pu gâcher la soirée. Puis le feu d’artifice, mais sans Delphine et sa petite famille. En revanche, le petit de mon fils, Jules, n’a pas eu peur et est resté juché sur les épaules de son père pendant tout le spectacle. Il ne marche pas encore tout à fait, et on comprenait ses émotions, sa joie, aux petits cris qu’il poussait. On ne pouvait pas en dire autant d’Haroun, que j’ai trouvé sous mon lit au moment de me coucher. Peut-être n’aurais-je pas dû le laisser tout seul un soir de liesse collective ? Pourtant, il a déjà vécu deux 14 juillet… Il est vrai que les chats oublient vite. Et puis une fois débusqué, il est venu contre moi, au lit, en ronronnant.
Ce soir, ma fille Agathe sera là, pour un moment régressif pendant la coupe du monde de football. Nous sommes très proches, depuis sa rupture avec son copain, il y a quelques mois. Elle veut câliner Haroun…
15 juillet.
Mais qu’est-ce qu’elles me veulent, tout à coup ?! J’étais peinard sur le linge sale, et la plus jeune fille de ma maîtresse est venue mettre son nez dans mon poil ! Je lui ai dit poliment d’aller se faire voir chez les Grecs, et ai entamé une toilette. Tout d’un coup, j’ai réalisé, une patte en l’air pour me laver le… enfin, vous voyez ce que je veux dire, qu’en faisant parler Agathe, j’aurais peut-être le fin mot du mystère qui me préoccupe. Alors, très dignement, j’ai reposé ma patte et vocalisé un « miaou ».
– Je te dérange, Haroun ?
A peine ! J’ai réclamé une caresse quand même. Agathe ne demandait que ça.
– Miaou-ou ?
– Oh oui, tu es beau comme tout !
C’est bon, on le sait ! Bien sûr, que je suis le plus beau ! J’ai pris un ton interrogateur, de nouveau.
– Mrâou ?
– Que veux-tu, Haroun ? Des papouilles ? Non, des croquettes ?
Les croquettes, peut-être ; les papouilles, faut voir. Je me suis tourné en levant la queue.
– Excuse-moi, petit coquin.
Et Agathe m’a fait une caresse avant de me laisser. J’enrage. Pourquoi ne puis-je pas parler comme les humains ?
Après, c’est ma maîtresse qui est venue me voir, croyant devoir me rassurer.
– Ce n’est rien, petit Haroun. Mais prépare-toi aux surprises, à partir de maintenant.
Je l’ai regardée d’un œil torve, et ça l’a fait rire.
– Serais-tu de mauvaise humeur ?
Un peu, oui ! Enrageant de plus en plus, j’ai décampé, là où elles ne me trouveront pas. Et enfin Agathe est partie, après moult hésitations. Il y avait un boucan pas possible, dehors. Sans allumer la lucarne, ma maîtresse a compris, et a dit dans un soupir que nous étions champions du monde. Champions du monde de l’incommunication, oui ! Alors oui, je fais la tête. En plus, ça a fait du bruit toute la soirée. Impossible de fermer l’œil. A vrai dire, ma maîtresse aussi s’est tournée et retournée dans son lit, en râlant contre un truc qu’on appelle foot, avant d’enfin trouver le sommeil.