Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.
Avertissement : déconseillé aux moins de 16 ans.
Catégorie : Aventure/Action
Auteur : Lafaille
Résumé : Stanislas, un enfant de neuf ans, ne supporte plus son père Boris et raconte pourquoi.
What else ? (Partie 1)
Boris est très habile lorsqu’il s’agit des emmerdes, doué comme jamais, c’est mon père c’est normal. Boris il est grand Boris il est gros, Boris est un vieux con, Boris c’est mon père. Boris, son quotidien il ressemble à un tas un très gros tas de merdes, il pue Boris.
La première emmerde de sa vie, il le doit à sa femme, y paraît que la capote a craqué. Et je suis là maintenant. Ça pue à dix mille kilomètres à la ronde comme destin. Une capote je ne savais pas ce que c’était, mais comme ce gros con de Boris ne cessait de répéter le mot à ma mère capote capote capote capote… c’est de ta faute ce qui nous arrive… alors occupe-toi de cette merde… Je suis allé sur l’ordi de Boris même qu’il ne veut pas qu’on y touche à sa machine, mais j’ai attendu qu’il parte au boulot, son seul labeur étant d’aller au PMU du coin dépenser l’argent de maman.
Mot de passe : Georges. Premier essai, et c’est gagné ! Je suis un génie ! Facile, c’est le nom de son chien qui pue à dix mille kilomètres à la ronde telle cette chienne de vie. Georges ? Le prénom de ce putain de président des States, c’est pour cette raison que mon con de père a appelé son chien Georges ; parce que mon père il aime bien c’président il dit comme ça ce n’est pas une couille molle ce président il tue des arabes, et mon père il rêverait d’être un héros américain, soldat en Irak à tuer tout ce qui bouge pourvu qu’il soit vivant.
Ah cette guerre entre les cow-boys et les indiens est loin d’être finie. Moi j’préfère les indiens, elles sont belles leurs plumes. Boris il est grand Boris il est gros, Boris est un vieux con, Boris c’est mon père. Et me voilà moi Stanislas à peine dix ans devant l’ordi chéri de son papa, étourdi par la définition du mot capote, merci internet, je sais grâce à toi que je ne suis pas un enfant désiré, non je ne suis pas le fruit de l’amouuuuuuuuuur. C’est à cause de toi si la capote a craqué… Je me fous de Boris, il partira bien assez tôt avec une blondasse aux gros seins Alerte à Malibu. Boris il aime bien les américaines Boris il aime bien les gros seins. Boris est un gros con. Sarreguemines, trou du cul du monde frontalier à la campagne allemande, Texas européen et rêve américain en veux-tu en voilà. Oui Boris rêve d’Amérique entre deux paris. Juste en face de l’hôtel Münster, notre baraque Ricorée.
Boris oui Boris rêve d’Amérique, dans ce trou à rats, il se voit chasseur de primes, revenant en héros tête la première dans les seins de la première blondasse qu’il croise, buvant le malt crasseux à la santé des irakiens. Il est comme ça mon père. Des fois je me dis qu’il m’aime un peu, c’est mon père quand même, qu’il m’aime un peu, beaucoup, faut pas rêver.
Aujourd’hui je suis son emmerde number one, avant que cette putain de capote craque, il s’en prenait toujours à maman, elle mérite bien un peu de répit. Des fois il dit comme ça Boris, entre la purée et le dessert au chocolat : c’est parce que je suis bien membré que t’es là, alors dis-lui merci à ton père, et mange ! Bon à rien. Il me coupe l’appétit Boris, mais je me force et vomis après dans les chiottes. Plus rien ne passe depuis cette histoire de capote. Je me force car je sais ce qui se passe sinon : coups de ceinture et raclées jusqu’à sang. Une fois il a tellement tapé fort mon père que je me suis évanoui. Ton fils c’est un bon à rien Nadine, c’est rien qu’une tapette, il fait semblant, c’est un bon acteur ton fils Nadine, non tu n’appelles pas la police, non tu n’appelles pas le docteur, tu ne vois pas qu’il chiale pour un rien, une vraie mauviette. Ce jour-là, c’est Georges qui m’a réveillé, ces léchouilles de chien puant. Nadine est gentille Nadine a des seins minuscules Nadine c’est ma mère Nadine est une sainte. Nadine a peur de son mari Nadine accuse les coups sans broncher, Nadine rêve de Marilyn Pas de Mariiyn la voisine, elle, ma mère elle ne peut pas la blairer depuis que Boris la reluque tout en faisant briller sa vieille Ford, cow-boy jusqu’au bout le Boris. Et tout ça parce qu’elle a des gros seins et fait du roller tout sourire le string fluo en évidence. Rebelote sur internet, je veux tout savoir. Je veux m’assurer que l’autre jour j’ai tout compris sur la capote. Même si je suis encore petit moi Stanislas je veux tout savoir et tout comprendre ; et même si je suis encore petit, je suis déjà grand.
Poupoupidou… là j’ai pas compris… l’écran de l’ordi tout noir alors que des femmes nues se partageaient la toile, des femmes dégueulasses, des femmes dégoulinantes jusqu’à ce que la grosse paluche de mon gros con de père vienne s’abattre sur ma jolie petite frimousse de gosse. La main gauche c’est déjà ça d’amour, la main du cœur… foutaises.