Catégorie : Fantastique/Merveilleux,
Auteur : Bernadette Colin
Résumé : Une boîte à musique comme objet magique.
Avis aux grands : surtout, ne cherchez pas de morale à cette histoire, il n’y en a pas.
Les six danseuses
Le jour de ses six ans, on offrit à Jeanne une boîte à musique. Quand la petite fille l’ouvrit, elle découvrit une danseuse toute de rouge vêtue qui dansait le cha-cha-cha. Très surprise, elle eut beaucoup de mal, ce soir-là, à détacher les yeux de la danseuse pour aller se coucher. Le lendemain, elle se précipita à nouveau sur la boîte et découvrit, médusée, une danseuse de hip-hop. Qui avait changé sa danseuse, elle ne le savait pas. Tout ce dont elle était sûre, c’était que la boîte à musique était restée dans sa chambre toute la nuit, à côté d’elle. Mais, fascinée, elle fut ravie de retrouver la boîte à musique quand elle rentra de l’école. Le jour suivant, Jeanne ouvrit la boîte dès son réveil. Il y avait cette fois une danseuse de polka. Mais elle n’avait pas de partenaire. Ou plutôt, Jeanne avait l’impression que son partenaire était invisible. Cela ne lui plut pas. Une danseuse toute seule quand elle devait être accompagnée, c’était triste. Elle referma la boîte et ne la rouvrit que le lendemain matin. La nouvelle danseuse portait une grande robe jaune avec beaucoup de jupons blancs. Elle ne savait pas quelle était cette danse mais elle la trouvait très drôle. Sa maman lui dit que c’était du French cancan. Après avoir dévoré des yeux cette nouvelle danseuse, Jeanne reposa sa boîte à musique et ne la reprit que le jour suivant. Cette fois, il y avait dedans une danseuse de valse. Elle tournait et retournait avec sa belle robe blanche, comme une mariée. Mais là encore, la danseuse dansait avec un cavalier transparent. Alors Jeanne referma brusquement sa boîte. Elle enfuit sa tête dans ses bras et se mit à pleurer. Une danseuse qui dansait toute seule une danse qui devait se danser à deux, c’était décidément trop triste ! Quand elle releva la tête, elle regarda la boîte. La boîte qui lui souriait. Et alors que Jeanne ne détachait plus son regard de la boîte à musique, la boîte s’éleva dans les airs de quelques centimètres et s’ouvrit toute grande, comme une bouche. Et elle se mit à parler.
« Ne pleure pas, petite fille, lui dit-elle. Je cherchais juste à te rendre joyeuse. Moi, j’aime bien quand les gens sourient quand ils me regardent.
-Pourquoi tu as changé toutes mes danseuses ? lui demanda Jeanne en pleurant. Et pourquoi elle était toute seule, la dernière ?
-Je voulais savoir laquelle tu préférais. Et dans les boîtes à musique, les danseuses sont toujours seules.
-Mais moi, je veux une danseuse qui tourne avec un tutu tout blanc et des chaussons pointus, comme dans les autres boîtes à musique. Parce que c’est joli. »
C’est alors que, sous les yeux de Jeanne, la boîte égrena les premières notes d’une douce musique et que la danseuse solitaire de valse se transforma, dans un nuage de poussière dorée, en une belle ballerine. Jeanne retrouva le sourire et ne quitta plus sa danseuse étoile des yeux.
Je suis plus que grand… mais je ne cherche pas de morale. Votre conte est ravissant et prêt pour la lecture du soir à un enfant qui s’endormira calmement. Peut-être pourriez-vous rectifier quelques fautes? Bonne continuation et Merci.
Merci Daniel A ! Veuillez m’excuser pour les fautes, j’espère les avoir toutes corrigées !
Très poétique, et effectivement, aucune vocation moralisatrice, il s’agit juste de faire rêver et c’est très bien !
Très belle histoire pour bercer nos enfants.